Alors que la variole du singe inquiète les autorités sanitaires depuis déjà quelques mois, ce n’est que samedi que l’Organisation mondiale de la santé a décrété son plus haut niveau d’alerte. Pour cause, les principaux cas ont été recensés dans des pays où l’endémie n’est même pas déclarée. A noter qu’il y a eu près de 17 000 cas diagnostiqué. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour déclencher l’alerte ? Que sait-on exactement sur la variole du singe ? Quid des préventions à prendre ? Guide entreprise fait le point sur cette actualité sanitaire.

Variole du singe : doit-on craindre une nouvelle pandémie ?

Alors que la pandémie de Covid-19 laisse encore ses traces, et n’a pas encore dit ses derniers mots d’ailleurs, la variole du singe terrorise à nouveau la population. Plus de précisions sur cette maladie endémique.

D’où vient la variole du singe et comment se manifeste-t-elle ?

La variole du singe ou orthopoxvirose simienne est une maladie infectieuse causée par le virus Monkeypox. Ce dernier est essentiellement transmis par des rongeurs, mais il peut aussi se transmettre entre les humains. Selon les données sanitaires, le virus du Monkeypox est surtout endémique en Afrique, mais depuis le mois de mai, les cas se concentrent surtout en Europe. En effet, 74 pays ont vu les cas de variole du singe se multiplier. Vendredi dernier, le tableau du CDC a enregistré 16 836 cas dont plus de 1 500 en France.

Les personnes atteintes de la maladie peuvent montrer des signes avant-coureurs. Les symptômes sont souvent des symptômes grippaux à l’instar d’une soudaine poussée de fièvre, des maux de tête, des courbatures, des douleurs aux muscles et au dos ou encore d’une grande fatigue. Mais cette phase n’est pas toujours présente. Ce sont les lésions de la peau, qui apparaissent au minimum deux jours après, qui confirment que la personne est réellement atteinte de la variole du singe. Elles commencent à se manifester sur le visage puis sur tout le corps, y compris la paume des mains, la plante des pieds et les organes génitaux. Ce sont ces lésions qui contiennent le virus. Par conséquent, même si elles démangent, il faut éviter de les toucher et d’attendre qu’elles sèchent. Ce processus peut prendre entre deux et quatre semaines.

Pourquoi l’OMS a attendu avant de déclencher l’alerte maximale ?

Quand l’OMS décide de déclencher l’alerte maximale, cela signifie que la maladie concernée représente une menace pour la santé publique. De plus, il y a potentiellement un danger de propagation internationale de celle-ci. Seules les maladies à caractère « graves, soudaines, inhabituelles ou inattendues » font l’objet de cette qualification d’urgence de santé publique de portée internationale ou USPPI. L’OMS n’a eu recours à ce niveau d’alerte que cette fois depuis.

La détermination d’un évènement pareil incombe au directeur général de l’OMS. C’est lui qui est en charge de déclencher le niveau d’alerte en fonction des informations qu’il reçoit, mais surtout aux vues des critères et de la procédure en vigueur dans le Règlement sanitaire international. A noter que Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur actuel de l’Organisation, a déclenché ce USPPI alors que neuf experts s’y sont opposés.

Quelles mesures sont mises en place pour lutter contre la variole du singe ?

Dès que l’USPPI est déclenché, une série de mesures doit être mis en place pour lutter contre la maladie, dans ce cas la variole du singe. Les premiers objectifs doivent évidemment être la protection des groupes les plus à risque. Dans ce cadre, l’OMS préconise donc la vaccination de cette catégorie de personnes en plus des personnels de santé confrontés à la maladie. Par ailleurs, l’Agence européenne des médicaments ou EMA a approuvé vendredi dernier la vaccination contre la variole humaine. Cela dans le but de stopper la propagation de la variole du singe.

A part ces mesures de lutte, il y a aussi celles correspondant à la prévention. Il est ainsi conseillé de toujours nettoyer les vêtements, draps, serviettes et ustensiles de cuisine de la personne infectée. Mais aussi de l’encourager à s’isoler et couvrir toutes ses lésions cutanées. En effet, à ce jour, la meilleure des préventions est toujours de détecter précocement les signes de symptômes pour éviter la contamination. Il n’y a pas d’autres mesures que l’on puisse prendre si ce n’est une bonne hygiène de vie.