Avoir du sang dans les selles fait toujours l’effet d’un choc pour le patient. L’entourage souvent rassure et en effet cette rectorragie peut juste faire partie d’un syndrome hémorroïdaire. Néanmoins, elle peut être aussi révélatrice d’une pathologie plus grave à l’instar du cancer colorectal.  La problématique est justement de faire la différence entre les deux. Nous vous éclairons par rapport à ces deux maladies.

Hémorroïdes et cancer colorectal : la différence

Des similarités symptomatologiques induisent souvent en erreur entre le cancer colo rectal et la maladie hémorroïdaire. Pour les différencier il faut faire le point sur trois choses : la définition anatomique, la clinique et les explorations diagnostiques.

Différence anatomopathologique

Les maladies hémorroïdaires sont le résultat de la dilatation et l’inflammation des veines dites hémorroïdaires. Ces vaisseaux sont situés soit en haut du canal anal et dits internes. Soit sous la peau de l’anus et dits externe. Des crises douloureuses résultent de ces changements de calibres. Elles sont notamment causées généralement par les constipations répétées ou également à une mauvaise alimentation.

Quant au cancer colorectal, c’est la multiplication de cellules anormales au niveau des deux parties de l’appareil digestif qui est le colon ou le rectum. Cette prolifération insolite est influencée par plusieurs facteurs de risque. Il s’agit des facteurs de risques alimentaires (consommation excessive d’alcool, de viande rouge ou également de charcuterie). Il y aussi la surcharge pondérale, le manque d’activité physique, la prédisposition familiale. Et enfin, il y a la présence de maladies antérieures telles que : les polypes digestifs, la maladie inflammatoire chronique de l’intestin ou encore un premier cancer du côlon ou du rectum.

Différence sur la clinique

Même si quelques signes, comme le sang, lors de la défécation fait penser aux deux maladies, l’assemblage de certains symptômes font plus penser à l’une qu’à l’autre. Déjà pour le saignement, si l’hémorroïde provoque des saignements vifs, le cancer colorectal peut, quant à lui, induire des saignements rouge foncé.

A l’inverse de la dilatation de l’hémorroïde interne, celle de l’hémorroïde externe est marquée généralement par des crises. Celles-ci sont faites de douleur intense au niveau du rectum. Le prolapsus de l’hémorroïde interne ne fait pas de doute quant au diagnostic d’une maladie hémorroïdaire.

Pour le cancer colorectal, ces quelques signes orientent vers le diagnostic. Il s’agit notamment : des selles goudronneuses, un rectum qui saigne, des envies fréquentes d’aller à la selle, une fatigue, des douleurs gastriques fréquentes, des nausées, une alternance diarrhée/constipation.

Différence sur le paraclinique

Si la clinique oriente vers le diagnostic, la paraclinique le confirme. Pour les maladies hémorroïdaires, les hémorroïdes externes sont confirmées par la clinique, plus précisément par le toucher rectal qui constatera une dilatation. Contrairement au premier, l’hémorroïde externe nécessite un examen endoscopique, permettant de visualiser la dilatation des veines en interne.

Si le diagnostic de l’hémorroïde interne se fait par l’imagerie, le diagnostic du cancer colo rectal quant à lui est biologique. En effet, le seul examen de confirmation d’une pathologie cancéreuse du colon ou du rectum est l’examen anatomopathologique d’une pièce biopsique au niveau de ces deux zones.