Le tabagisme est un fléau mondial qui touche plus d’un milliard de personnes et qui cause près de 8 millions de décès par an. Il est la cause de bien des problèmes du système respiratoire et le système cardiovasculaire. Mais si ces effets néfastes du tabac sur la santé sont bien connus, qu’en est-il de son impact sur le système immunitaire sachant qu’il assure la défense de l’organisme contre les agents pathogènes ? Guide entreprise a décidé de se pencher sur le sujet.

Effets du tabagisme : une étude de l’Institut Pasteur

Il y a en ont qui disent qu’il suffit d’arrêter de fumer pour qu’on s’en sorte. Il faut croire que l’Institut Pasteur a bien joué les rabat-joie. En effet, selon les résultats d’une étude qu’elle a menée, le tabagisme aurait encore des effets sur le système immunitaire pendant une dizaine d’années après avoir arrêté.

Les effets du tabagisme sur l’immunité innée

L’immunité innée est la première ligne de défense de l’organisme contre les agents pathogènes. Pourtant, le tabagisme a des effets néfastes sur cette immunité innée. En effet, elle augmente la réponse inflammatoire qui peut être nocive pour les tissus et favoriser le développement de maladies chroniques. Par exemple, le tabagisme augmente le niveau de cytokines pro-inflammatoires dans les poumons, ce qui peut provoquer des maladies respiratoires comme la bronchite chronique ou l’emphysème. Par ailleurs, les études démontrent aussi que le tabagisme a des effets sur les cellules immunitaires innées. Elles sont responsables de la phagocytose et de la cytotoxicité. Et le tabagisme réduit l’efficacité de ces cellules, ce qui peut diminuer la capacité de l’organisme à se défendre contre les infections. Cela est d’autant plus renforcé quand on sait que le tabagisme a des conséquences sur le microbiote.

L’immunité adaptative en pâtit aussi

Après l’immunité innée, l’immunité adaptative est la seconde ligne de défense de l’organisme. En fumant du tabac, les lymphocytes T et B, responsables de cette immunité, diminuent aussi bien en nombre, en fonction et en diversité. Par conséquent, la capacité du système immunitaire à détecter et à éliminer les agents pathogènes est réduit. De plus, fumer diminue la capacité des lymphocytes B à produire des anticorps de haute affinité et de différentes classes. Et selon l’étude que l’Institut Pasteur a mené, l’immunité adaptative est modifiée de manière persistante avec le tabagisme. Elle reste abîmée pendant des années après avoir arrêter de fumer.

Arrêter de fumer ne sert-il à rien ?

Pour mener son étude, l’Institut Pasteur s’est basée sur une « base de données » de 1 000 individus en bonne santé. De 20 à 70 ans. Ces milliers d’individus ont été exposés à une diversité de microbes. Il y avait plusieurs variables, mais c’est le tabagisme qui sort du lot, avec un virus appartenant à la famille des Herpès ainsi que l’IMC. Cette découverte est importante, car elle permettra de mieux comprendre comment le tabagisme affecte l’immunité d’individus en bonne santé. D’ailleurs, les scientifiques ont pu prouver un lien de ces perturbations avec ce qu’on appelle épigénétique. Cela ne veut pas dire que si vous êtes un fumeur, vous allez vous dire qu’arrêter de fumer n’est plus important. En effet, les effets finissent par disparaître bien que ça prenne du temps. Mais si vous ne fumez pas encore, le meilleur conseil est de ne jamais commencer.