Depuis des mois, les arnaques liées au Compte personnel de formation ne cessent de s’accroître. Cet automne, le gouvernement avait promis de s’y attaquer mais les mesures se font toujours attendre. Pour l’heure, le seul levier reste la labellisation des formations, obligatoire depuis le 1er janvier.

Arnaques au CPF : «Ce n’est plus possible»

Avec 2,3 milliards d’euros de financement, le compte professionnel de formation attire en effet un certain nombre de convoitises. C’est ce que constate Laurent Durin, de la Caisse des dépôts et de consignation, chargée d’indemniser les usagers victimes d’arnaques. «Aujourd’hui en moyenne, on a à peu près 40.000 achats de formation par semaine et on reçoit une centaine de signalements. Et sur ces 100 signalements, on a à peu près une trentaine de personnes qui ont acheté une formation. Donc on les recrédite», explique-t-il.

Arnaque sur les comptes personnels de formation : plus de 10 millions d’euros dérobés

Près de 10.000 titulaires d’un compte personnel de formation se sont faits dérober le solde, en euros, qu’ils possédaient par de faux organismes de formation. Entre 10 et 12 millions d’euros ont été détournés en suivant ce procédé. Plusieurs milliers de salariés ou de demandeurs d’emploi se sont faits berner ces derniers mois par de faux organismes de formation. L’interlocuteur se fait passer pour la Caisse des dépôts et consignations ou pour Pôle Emploi et vous explique que certains droits dont vous disposez via votre compte personnel formation vont bientôt atteindre leur date de péremption.

26 plaintes déposées en justice

Environ 10.000 titulaires d’un compte personnel de formation se sont ainsi faits avoir. Dans la foulée, les escrocs, usurpant l’identité d’un organisme de formation agréé, n’ont plus qu’à siphonner les droits que vous avez sur votre compte de formation, sachant que ces droits ne se comptent plus en heures mais en euros. Au total, entre 10 et 12 millions d’euros ont ainsi été volés, et 26 plaintes ont été déposées en justice pour fraude.

Formation professionnelle : des démarchages intempestifs

Si les arnaques ne sont finalement pas si nombreuses, le démarchage intempestif est quant à lui particulièrement dérangeant, reconnaît-on. Il y a urgence à l’interdire, estime la députée de la majorité Catherine Fabre. «Ce n’est plus possible. Il faut l’empêcher. Il faut l’interdire. Soit par la loi, soit par un règlement. Mais en tout cas, il faut qu’on arrive à trouver une solution», appelle-t-elle.