Confronté à toute une série de problèmes depuis plusieurs années, Crédit Suisse a récemment atteint son point de chute. Le bureau du Conseil national veut imposer une enquête parlementaire suite à la débâcle de Crédit Suisse. A noter qu’il a été racheté par sa rivale UBS pour éviter la faillite.

Crédit Suisse : visé par une nouvelle enquête

Après le sauvetage de Crédit Suisse par UBS, le gouvernement veut maintenant des réponses. Pour cela, une enquête parlementaire va être menée en plus d’une session extraordinaire du Parlement.

En difficulté depuis des années

Ces dernières années, Crédit Suisse, déjà fragilisée par la crise de 2008, faisait face à de nombreux problèmes et de scandales. Elle a enregistré des pertes de près de 10 milliards de francs au total entre 2021 et 2022 et de nouvelles pertes ont été observées cette année. En février, la banque subit sa plus grosse perte annuelle depuis la crise financière. Pour cause, les retraits des clients dépassaient les 110 milliards de francs. Les actions de la banque plongent ensuite de 15%. Le 14 mars, en publiant son rapport annuel, la banque reconnaît des « faiblesses importantes » dans ses contrôles financiers. Mais la débâcle boursière s’aggrave après le refus de l’actionnaire principal, la Saudia National Bank de faire une nouvelle injection de capital. Les clients ont alors fait de nouveaux importants retraits, jusqu’à 10 milliards de francs par jour. A ce moment-là, Crédit Suisse est au bord du gouffre.

Crédit Suisse : racheté par UBS

La Banque centrale suisse a permis à Crédit Suisse d’emprunter jusqu’à 54 milliards de dollars US afin de rassurer les investisseurs et les clients mais cela n’a pas eu l’effet escompté. Les autorités suisses incitent alors à UBS, principale rivale de Crédit Suisse de la reprendre. Le 19 mars, la fusion entre les deux banques est annoncée. UBS l’a donc rachetée pour 3 milliards de franc en actions . De plus, elle accepte d’assumer jusqu’à 5 milliards de francs de perte. Les responsables d’UBS ont par ailleurs indiqué qu’ils envisageaient de vendre des parties du Crédit Suisse ou de réduire la taille de la banque. Pour soutenir cette décision, un prêt pouvant aller jusqu’à 100 milliards de francs a été accordé par la banque centrale suisse. Celui-ci va avec un soutien supplémentaire de 100 milliards en cas de besoin de la part du gouvernement.

Une enquête parlementaire sera ouverte

Quelques jours après la fusion des deux instutitions, la Suisse est toujours sous le choc. Il faut dire que cette fusion a été vivement critiquée par la presse locale mais pas seulement. L’opposition helvétique veut renouveler sa proposition de « système bancaire différencié ». Celle-ci prévoit un schéma dans lequel, une grande banque est scindée en plusieurs entités plus petites et moins contagieuses entre elles en cas de faillite. Lundi, le bureau du Conseil national a décidé à l’unanimité de proposer la création d’une Commission d’enquête parlementaire sur la reprise de Crédit Suisse par UBS. En mi-avril, une session extraordinaire de 3 jours est également prévue. Elle sera consacrée entre autres sur les crédits d’engagements de 109 milliards. Un fond décidé par le Conseil fédéral pour garantir la fusion.