Cette lune, qui sera étudiée de près par la sonde Juice de l’ESA à partir de 2029, arbitre un océan d’eau salée à l’état liquide. Pour la première fois, des astronomes ont détecté de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Ganymede, une des quatre lunes galiléennes de Jupiter. Comme sur Europe et Callisto, deux autres lunes de Jupiter.

Cette découverte, on la doit à une équipe d’astronomes, sous la direction de Lorenz Roth du KTH Royal Institute of Technology de Stockholm, en Suède, qui, en fouillant dans de vielles données d’Hubble afin de préparer les observations de la mission Juno, a fait cette incroyable découverte. Guide entreprise revient sur cette découverte.

Des données initiales mal interprétées

En comparant des spectres réalisés par l’instrument Stis d’Hubble dans l’ultraviolet en 1998 et 2010, avec des observations plus récentes réalisées en 2018 avec l’instrument COS pour mesurer la quantité d’oxygène atomique dans l’atmosphère de Ganymede, les astronomes se sont rendus compte d’une mauvaise interprétations des données initiales. Alors que l’on supposait à partir des observations de 1998, la présence d’oxygène atomique dans l’atmosphère de Ganymède, les astronomes sont arrivés à la conclusion que, finalement, il n’y en avait pas tant que cela, contrairement à l’oxygène moléculaire bien plus présent dans l’atmosphère de Ganymède. En effet, les différences perçues entre les images UV, acquises à différentes époques sont directement corrélées à l’endroit où l’eau serait attendue dans l’atmosphère lunaire.

Les Lunes de Jupiter abriteraient des habitats en profondeur

Cette découverte renforce l’attrait de la mission Juice de l’Agence spatiale européenne qui a notamment pour mission d’observer Ganymède. Lancée en 2022, Juice atteindra Jupiter en 2029. Elle travaillera pendant au moins trois ans pour observer Jupiter et mener des études approfondies de trois de ses plus grandes lunes glacées (Europa, Ganymède et Callisto) dont on sait aujourd’hui qu’elles abritent des océans internes. « Juice sera d’une importance capitale pour déterminer le potentiel d’habitabilité des planètes présentant potentiellement des océans, au-delà de la nôtre », a souligné Günther Hasinger, directeur des programmes scientifiques de l’ESA. Si le calendrier se déroule comme prévu, la mission devrait s’achever en juin 2033.