La production de nouveaux crédits immobiliers n’a atteint que 129,5 milliards d’euros en 2023. Un tel niveau n’a jamais été observé depuis 2015 dont la production a été de 120 milliards d’euros, a indiqué ce vendredi 2 février, la Banque de France.

L’octroi de nouveaux crédits immobiliers à son plus bas niveau depuis 2015

L’octroi des crédits immobiliers est au plus bas depuis 8 ans. La hausse des taux d’intérêt ainsi que la frilosité des banques alors que les salaires augmentent peu, ont largement contribué à décourager les ménages d’emprunter. Malgré cela, la Banque de France a remarqué un ralentissement des taux d’intérêt.

Malgré un ralentissement des taux

Des taux moyens à vingt ans qui ont triplé voire quadruplé en deux ans, atteignant 4%. Un taux d’usure qui a bien pesé en début d’année avant d’être assoupli. Résultat, à peine 129,5 milliards de crédits immobiliers ont été octroyés en France en 2023. Il faut remonter en 2015, où les taux d’intérêt étaient plus faibles, pour obtenir un montant de crédits à l’habitat accordés aux particuliers résidents plus faibles, à 120 milliards d’euros. Toutefois, la Banque de France a observé un ralentissement du taux d’intérêt moyen. En effet, celui-ci n’a pratiquement pas progressé en décembre, 4,04% après 3,99% en novembre. Malgré cela, c’est en décembre que le niveau atteint une production de 8,2 milliards d’euros. Un niveau historiquement bas depuis décembre 2014.

Une baisse de la demande d’emprunt

En octobre 2020, mai, juin et juillet 2021 ou encore en avril et 2022, la production mensuelle de crédits à l’habitat atteignait plus de 20 milliards d’euros. Tout cela porté par un effet de rattrapage après les périodes de confinement. Mais aussi, par la volonté des emprunteurs en 2022 de profiter de taux encore attractifs avant la remontée annoncée. Mais depuis la remontée des taux directeurs effectuée par la Banque centrale européenne (BCE) depuis mi-2022. Répercutée sur les coûts des emprunts immobiliers dans les banques, les ménages sont moins enclins à emprunter. Si le taux moyen évoluait sous les 1,1% en mars 2022, il n’est plus repassé sous la barre des 2,5% depuis un an. L’encours total de crédit immobilier reste cependant important avec 1300 milliards d’euros, deux fois plus qu’il y a quinze ans.

23 ans d’endettement en moyenne

Outre la hausse des taux d’intérêt, la stagnation des salaires ainsi que les prix de l’immobilier qui n’ont que peu baissé, ont également contribué à la baisse des demandes d’emprunts. Les ventes de logement qui s’appuient principalement par le crédit sont aussi en stand-by. La situation tend toutefois s’améliorer. Après un pic atteint en novembre, la Banque de France laisse entendre que les taux d’emprunt sont orientés à la baisse en ce début d’année. Ils n’ont pas progressé en décembre et ont même baissé selon les courtiers. En plus de cela, les banques ont retrouvé l’appétit pour prêter. Les Français sont en moyenne endettés pour 23 ans lorsqu’ils achètent leur résidence principale. Par ailleurs, les primo-accédant – qui représentent la moitié des emprunteurs – le sont pour sept mois de plus, selon la Banque de France.