La situation ne s’améliore pas pour Evergrande : le groupe immobilier chinois, considérablement endetté et dont la faillite potentielle pourrait ébranler l’économie du pays asiatique, a vu son action s’effondrer, jeudi 21 octobre, à son retour en Bourse à Hongkong.

Evergrande : qu’est-ce qui explique cet échec ?

Ce plongeon s’inscrit dans le contexte de l’annonce par l’entreprise de l’échec de la vente de 50,1 % du capital de l’une de ses filiales à un autre promoteur chinois, Hopson. Guide entreprise précise que l’affaire aurait pu rapporter 2,2 milliards d’euros.

Evergrande avait suspendu sa cotation à Hongkong le 4 octobre après plusieurs échéances manquées de remboursements de prêts.

Dans l’attente d’une réaction de Pékin

Des dizaines de propriétaires lésés, n’ayant pas reçu livraison de leur appartement, ainsi que des fournisseurs non payés avaient manifesté en septembre devant le siège du groupe, à Shenzhen .

Evergrande « va continuer à mettre en œuvre des mesures pour atténuer problèmes de liquidités », avait assuré mercredi le promoteur immobilier pour tenter de rassurer les investisseurs.

Malgré une tempête en septembre sur les marchés financiers, inquiets des répercussions d’une faillite potentielle du groupe, Pékin n’a toujours pas dit clairement s’il se porterait ou non au secours de l’entreprise.

Chute de l’immobilier en Chine

Les prix des logements neufs sont ainsi en repli pour la première fois en six ans, dans un contexte de méfiance des acheteurs face au risque de faillite de plusieurs promoteurs.

Dans 70 grandes et moyennes villes de Chine, les tarifs étaient ainsi orientés à la baisse sur un an en septembre, a fait savoir mercredi le Bureau national des statistiques , sans donner de pourcentage précis.

Selon les calculs de l’agence Bloomberg, les prix ont baissé en moyenne de près de 1 %. Une petite révolution alors que le secteur immobilier a longtemps été l’une des locomotives de l’économie chinoise avec la construction de millions de logements. Une frénésie stimulée par le besoin de la plupart des Chinois d’accéder à la propriété, étape quasi obligatoire avant un mariage.

Face au gonflement de la dette dans l’immobilier, les régulateurs ont imposé l’an passé au secteur « trois lignes rouges », des ratios prudentiels qui visent à réduire le recours à l’emprunt des promoteurs.