Confrontée à des tensions sur son réseau électrique, la France envisage d’assouplir les limites d’utilisation de ses centrales à charbon en janvier et février, mois lors desquels la consommation énergétique explose. Une mesure contraire aux objectifs climatiques du pays, mais qui ne remettrait pas en cause le calendrier de fermeture des dernières centrales, promet le gouvernement.

La production électrique en baisse serait en cause

Malgré le redoux des derniers jours, les retombées des tensions du réseau électrique français pourraient bientôt se faire sentir. En effet, déjà frappé par une flambée inédite des prix de l’énergie, le pays doit composer avec une faiblesse historique de sa production nucléaire à l’origine, en moyenne, de 70% de son électricité. Et pour cause, de nombreux réacteurs se trouvent actuellement en maintenance, sans compter qu’EDF a stoppé l’activité de deux centrales après la découverte d’un défaut de soudure. Une situation critique révélatrice du manque de marges du système de production électrique de l’Hexagone, et qui pourrait bien menacer sa sécurité d’approvisionnement au plus fort de l’hiver. En témoignent les dernières prévisions du gestionnaire de réseau à haute tension RTE, celui-ci ayant relevé son « niveau de vigilance » pour le mois de janvier.

Dans ces conditions et pour éviter que les circonstances ne s’aggravent et de ce fait miser sur une politique d’économie énergétique, l’exécutif a indiqué ce mercredi qu’il pourrait recourir en janvier et en février à un combustible pour le moins polluant, et dont Emmanuel Macron avait pourtant promis de sortir d’ici à fin 2022 : le charbon.

Utilisation du charbon : limité aux mois de janvier et février

« Strictement limitée » à ces deux mois, au cours desquels la consommation de chauffage, et donc d’électricité, explose du fait des pics de froid, la mesure d’assouplissement de ces règles « ne changerait pas le calendrier de fermeture des centrales à charbon », a-t-on néanmoins précisé à l’Hôtel de Roquelaure.

« Les centrales du Havre et de Gardanne ont déjà été fermées et celle de Saint-Avold fermera comme prévu au printemps 2022 », a fait valoir le ministère.

Il n’empêche que, malgré la promesse d’Emmanuel Macron, la centrale de Cordemais pourra continuer de fonctionner jusqu’en 2024. En cause, une fois encore : un risque de tensions sur le réseau, le temps que l’EPR de Flamanville entre en service, après dix longues années de retard.