« Mars rouge », une expression de plus en plus populaire ces dernières semaines. Une expression pour illustrer une nouvelle hausse sur les produits vendus dans les rayons des supermarchés. Une hausse qui semblerait s’étirer au printemps.

De mars rouge vers un « printemps rouge » ?

L’inflation de mi-2021 semble s’installer pour perdurer. Même si les prix de l’énergie a connu une diminution, une nouvelle hausse sur les produits vendus dans les supermarchés vient frapper les dépenses des ménages. Une hausse qui a été décidé à l’issue des négociations entre les fournisseurs et les distributeurs.

Une hausse avoisinant les 10%

Les négociations annuelles entre fournisseurs et distributeurs se sont terminées le 1er mars. Des négociations difficiles étant donné le contexte inflationniste. Les fournisseurs voulant que le prix de vente final prenne en compte la hausse des coûts de production. Les distributeurs craignant de devoir répercuter cette augmentation en rayon. Les négociations ont finalement abouti à des hausses des prix de marchandises achetés aux industriels avoisinant les 10%. Une hausse qui complique la tâche des distributeurs, car il leur sera difficile de limiter les répercussions s’ils veulent conserver leurs marges. Nul doute que le prix du panier de courses va fortement augmenter ces prochaines semaines. Un mars rouge pourtant réfuté par le ministre de l’Economie, interrogé au salon de l’agriculture : « il ne doit pas et il n’y aura pas de mars rouge ».

Un mars rouge parti pour durer

Si les prix vont déjà enflés pour ce mois de mars, cela ne s’arrêtera pas de sitôt au vu des tarifs demandés par les fournisseurs. Selon les prévisions du cabinet NielsenIQ, le prix des produits alimentaires vendus en magasin pourrait connaître une hausse de 15% au mois de juin 2023 par rapport à juin 2022. Selon Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc sur BFMTV/RMC : « Ce n’est pas mars qui va être rouge, mais le deuxième trimestre ». Les hausses des tarifs vont être « répercutées jusqu’en juillet, parce qu’il faut quatre ou cinq mois pour qu’elles redescendent dans les rayons des grandes surfaces », a-t-il ajouté. Ce sont les prochains mois donc qui risquent d’être encore plus marqués par l’inflation. Le pic devrait être atteint au printemps.

Quelles solutions face à ces hausses de prix ?

Il est prévu que les conserves augmentent de 18%, 15% pour les huiles ou encore 11% pour les féculents. Certains produits ont même enregistré une hausse de 60% comme les raviolis en boîte et 40% pour la nourriture pour animaux. Un panier anti-inflation a été proposé par le gouvernement pour limiter cette hausse des prix. Cela afin de bloquer le prix sur une cinquantaine de produits à partir de la mi-mars. Ne parvenant pas être d’accord sur un panier anti-inflation commun, les distributeurs ont composé chacun leur propre panier anti-inflation. Carrefour a par exemple, annoncé dimanche, le lancement à partir du 15 mars de son panier anti-inflation composé de 200 produits, vendus à moins de 2 euros. Celui d’Intermarché sera quant à lui, composé de 500 produits.