Les élèves s’apprêtent à retourner sur les bancs de l’école. Pourtant, l’inquiétude sur la pénurie d’enseignants auquel fait face la plupart des établissements scolaires se fait sentir. Focus sur cette actualité.

Pénurie d’enseignants : quelles solutions pour l’enseignement ?

A l’approche imminente de la rentrée, quel dispositif a été mis en place pour pallier le manque d’enseignants ?

Un constat déplorable dans les premier et second degrés

Plus de 4 000 postes n’ont pas été pourvus aux concours enseignants pour cette rentrée. Plus de 8 200 candidats ont été recrutés pour 9 951 postes ouverts pour le premier degré. Et dans le second degré, 11 353 candidats admis pour 13 690 postes offerts. Cette crise touche particulièrement les académies de Créteil et de Versailles pour le premier degré. Près de 900 candidats ont été recrutés à Créteil pour 1 665 postes ouverts. Pareil pour Versailles pour 1 600 postes.

En revanche, pour le second degré, c’est au niveau des disciplines que la disparité s’observe. En effet, on trouve des effectifs en trop pour certaines disciplines comme l’histoire-géographie, l’espagnol, les SVT ou l’EPS alors que pour d’autres, des postes sont encore à pourvoir : l’anglais, les lettres classiques, la physique-chimie, les maths et les lettres modernes.

Le job-dating : recruter des contractuels

Pour pallier cette pénurie d’enseignants, des académies ont cherché des plans B pour pouvoir recruter. L’académie de Versailles a par exemple organisé un job-dating. Il s’agit d’entretiens de 20 à 30 minutes pour trouver des futurs professeurs. Son objectif étant de faire une campagne de recrutement parmi des contractuels comme le personnel médical ou encore des accompagnants d’élèves en situation de handicap, une situation qui fait débat au sein des syndicats d’enseignants et de parents d’élèves. Toutefois, ces contractuels sont en formation express pour 10 jours avant la rentrée. « Il ne s’agit pas de les mettre en vidéo, c’est véritablement une formation avec des formateurs et des corps d’inspection, un vrai accompagnement dans le corps de métier, il y aura une formation d’hybridation mais ce n’est pas un parcours que l’on fait seul » a assuré le cabinet du ministère de l’Education. Des accompagnements et des formations sur les fondamentaux auront également lieu durant l’année.

Pénurie d’enseignants : les solutions de l’Etat

Pour faire face à cette crise, le ministre de l’Education a annoncé le vendredi 26 août dernier la tenue d’un concours exceptionnel au printemps 2023. C’est pour la titularisation expresse des contractuels. L’Education nationale pourrait également se tourner vers la liste complémentaire des concours de professeurs de 2022. Ceci dans le but de remplacer les démissionnaires parmi les lauréats.

Notons que cette crise ne date pas d’hier, mais s’est renforcée depuis la réforme « mastérisation » de 2008. Cette année-là, le niveau d’étude pour devenir professeur a été réévalué à un Bac+5 au lieu d’un Bac+3 en plus d’un manque de reconnaissance et la dégradation des conditions de travail. Pour rendre son attractivité à ce métier, l’Etat envisage une revalorisation salariale, mais pas que. Il y aussi la baisse du niveau d’études demandé pour les professeurs afin de contrebalancer les effets de la « mastérisation ».