A l’occasion des Rencontres nationales de la librairie dimanche et lundi dernier à Strasbourg, le cabinet d’étude Xerfi a présenté une étude sur les perspectives des librairies en France. Les résultats ne sont pas du tout encourageants, notamment en ce qui concerne les petites librairies.
L’horizon 2024-2025 s’assombrit pour les petites librairies en France
L’avenir s’annonce morose pour les petites librairies en France. D’après les conclusions de l’étude menée par Xerfi, les petites librairies en France, menacées par un marché en berne et une hausse des charges risquent la faillite. Les libraires, par l’intermédiaire de son syndicat lancent un appel à l’aide.
La rentabilité des petites librairies dans le rouge en 2025
Le marché des livres a connu une forte croissance en 2021, rythmé par la pandémie de covid-19. Il est ensuite revenu à la normale en 2022. Son avenir va pourtant encore s’assombrir après une année 2023 médiocre. En effet, d’après les projections du cabinet Xerfi, les perspectives ne sont pas bonnes pour 2024 et 2025. Face à un marché qui stagne et la hausse des charges (énergie, loyers, frais de personnel…), la rentabilité des grandes librairies devraient rester stable, à 1,7%. Les moyennes vont voir la leur baisser à 0,8% tandis que les petites librairies vont carrément se retrouver dans le rouge, à -1,3% en 2025. « Les librairies doivent générer un chiffre d’affaires supplémentaire de 5 à 8% d’ici 2025 pour compenser la hausse prévisible de leurs charges », estime le cabinet en conclusion de leur étude.
Le Syndicat de la librairie française appelle à l’aide
Cette croissance « paraît hautement improbable », a estimé Amanda Spiegel, vice-présidente du Syndicat de la librairie française (SLF), qui représente les librairies indépendantes. « En l’absence de mesures en faveur des librairies, la plupart d’entre elles se retrouveront déficitaires d’ici deux ans », affirmait-elle début juin. Les libraires appellent à « une baisse drastique » de la production et demandent aux groupes d’édition de pratiquer des tarifs similaires à ceux accordés à d’autres catégories de vendeurs, type Amazon. A s’aligner également sur les pratiques des deux groupes les plus vertueux, Editis et Madrigall. Enfin, le syndicat réclame aux pouvoirs publics de passer de 9 à 5% les réductions prévues pour les livres achetés par les collectivités locales destinés aux bibliothèques.
Une rentabilité « parmi les plus faibles du commerce de détail »
La fragilité économique des librairies s’accentue avec la hausse des charges. Pourtant, le métier continue d’attirer du monde. La France compte 3.700 librairies indépendantes, un chiffre qui est en hausse depuis 2019, selon le SLF. Ce qui est contradictoire comparé à la rentabilité du secteur, laquelle est « parmi les plus faibles du commerce de détail », relève le cabinet d’étude Xerfi, avec un bénéfice net qui représentait 1,1% du chiffre d’affaires en 2022. Hors alimentaire, seuls les magasins de chaussures, d’informatique et de fleurs font moins bien. Les entrepreneurs et les salariés de ce secteur, sont souvent cantonnés à des rémunérations proches du minimum légal, sont « guidés par leur passion pour leur métier », affirme le syndicat.
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