Une entreprise kényane propose un combustible écologique pour remplacer le charbon de bois, souvent largement utilisé en Afrique pour cuisiner, et responsable en partie du déboisement.

Koko – c’est le nom de la société – revendique 200 000 clients après trois années d’activité, en ne distribuant pour l’heure son produit que sur la capitale Nairobi. Son éthanol bio est produit à partir de la fermentation de la mélasse de canne à sucre et, selon l’entreprise, ce combustible a tous les avantages : facile à utiliser, sûr et propre. Il permet également de limiter le déboisement anarchique au Kenya, lié à la fabrication du charbon de bois.

Car le charbon de bois est le combustible de base dans la cuisine kényane . Quatre Kényans sur cinq qui habitent en ville l’utilisent, en particulier ceux qui ont de faibles revenus.

Sauver les forêts

Autre avantage de l’éthanol, sa combustion est peu polluante. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement , le bioéthanol de canne à sucre peut réduire les émissions de polluants de 40 à 60% par rapport aux carburants pétroliers.

«La combustion de combustibles impurs, comme le charbon, libère de grandes quantités de polluants dangereux, notamment du monoxyde de carbone, des oxydes d’azote et des particules fines», explique le PNUE. Dans les foyers équipés de poêles à combustion ouverte, c’est-à-dire adaptés au charbon de bois, et non ventilés, les particules de moins de 2,5 micromètres de diamètre peuvent dépasser jusqu’à 100 fois les niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé .

En Ouganda voisin, la problématique de l’usage du charbon de bois est la même. Ici, 90% de la population utilise le bois pour cuisiner. Une utilisation largement responsable de la déforestation dans le pays.

Des terres pour se nourrir

Guide entreprise en déduit donc que la démarche permet de réserver les plantes alimentaires à la consommation humaine. Car sur un continent où la malnutrition voire la famine frappent encore, on peut difficilement réserver des terres aux cultures à vocation énergétique. Le carburant vert ne peut donc provenir que de l’exploitation de déchets comme la mélasse, issue du raffinage du sucre.