Troisième représentant de la série Air, le DJI Air 2S succède au Mavic Air 2. Une succession rapide pour un drone qui ne s’appelle d’ailleurs pas Air 3. Une évolution néanmoins assez significative qui permet à l’Air 2S de venir taquiner son grand-frère Mavic 2 Pro. À 999 €, son tarif augmente certes de 150 € par rapport au Mavic Air 2, mais reste sensiblement en deçà des 1 499 € demandés pour le Mavic 2 Pro. Toutes les spécificités de ce petit bijou high-tech dévoilé sur guide entreprise.

Prise en main

On ne se plaindra pas de ce conservatisme, puisque si le Mavic Air 2 avait pris de l’embonpoint par rapport au Mavic Air premier du nom, c’était pour s’approcher du design des Mavic 2, permettant l’intégration d’une nacelle mieux stabilisée et d’une plus grosse batterie, entre autres améliorations. Les utilisateurs à la recherche d’encore plus de compacité ont toujours la possibilité de se tourner vers un Mini 2 qui offre déjà une bonne qualité d’image, même si l’Air 2S évolue clairement dans une catégorie supérieure. Un ajout surprenant, dans la mesure où les Mavic 2 n’ont qu’un capteur infrarouge sur le dessus. On aurait pu s’attendre en revanche à ce que DJI intègre également des caméras latérales, mais celles-ci restent l’apanage des Mavic 2 pour le moment.

Introduite avec le Mavic Air 2, la radiocommande n’évolue pas sur cet Air 2S. Plus imposante que celle des Mavic 2 et dépourvue d’écran, elle offre néanmoins confort et robustesse. On apprécie de pouvoir dévisser les petits manches des sticks analogiques pour les ranger dans leurs emplacements situés dans la tranche inférieure de la radiocommande en vue de son transport. Contrairement aux Mavic 2 qui utilisent l’application DJI Go, l’Air 2S fonctionne toujours avec l’application DJI Fly.

Celle-ci a nettement progressé depuis son introduction sur le Mavic Mini et offre désormais presque tous les réglages que l’on est en droit d’attendre pour un usage grand public. Cette troisième version de la technologie OcuSync offre un signal vidéo plus stable et une portée encore meilleure . Dans la pratique, on atteint aisément les 2 km s’il n’y a pas trop d’obstacles entre la radiocommande et le drone, mais il faut rappeler que la réglementation européenne impose de garder son appareil en vue directe… ce qui interdit déjà en principe de voler aussi loin. Bonne nouvelle concernant la sécurité aérienne justement, la technologie DJI AirSense est cette fois bien embarquée dans les Air 2S européens.

Vol

DJI Air 2S dispose d’une fonction de retour automatique qui rassure, surtout avec un drone aussi bien doté en capteurs d’obstacles. S’il est plus bruyant qu’un Mini 2 et s’entend encore aisément à plus de 100 m, il reste tout de même plus discret qu’un Mavic 2. Parfaitement stabilisé grâce à ses nombreux capteurs et notamment ses 2 ToF mesurant précisément la distance du drone jusqu’au sol, il résiste bien au vent et ne bougera que si on lui impose d’un coup de stick sur la radiocommande.

L’Air 2S évitant les obstacles grâce à sa technologie APAS 4.0, même un débutant peut le prendre en main sans grand risque de crash dans les modes Ciné et Normal. Le mode Sport, plus rapide, désactive la détection des obstacles. Prudence tout de même lors des déplacements latéraux, le DJI Air 2S n’étant pas plus capable que le Mavic Air 2 de détecter les obstacles dont il s’approche par le côté, faute de capteurs sur ses flancs. Cette technologie permet au drone de garder sa caméra focalisée sur son sujet.

En mode Spotlight 2.0, il nous laisse simplement gérer ses déplacements, comme si un autre opérateur se chargeait du cadrage à notre place. Le drone peut également effectuer une rotation autour de son sujet avec le mode POI 3.0 ou bien se déplacer lui-même en suivant son sujet où qu’il aille tout en évitant les obstacles, grâce au mode ActiveTrack 4.0. Toujours aussi impressionnante, la technologie de détection des obstacles APAS a encore quelques ratés malgré un passage en version 4.0, mais fonctionne à merveille dans un environnement dégagé. Bien décidé à mettre encore plus d’automatismes dans son drone, DJI introduit avec son Air 2S le mode MasterShots, qui combine plusieurs mouvements de vol et de caméra pour créer de petits clips rapides que l’on peut garder pour soi ou partager aisément sur les réseaux sociaux, puisque l’application DJI Fly se charge automatiquement du montage.

Qualité d’image

L’image est moins bruitée lorsque la lumière vient à manquer et l’on profite d’une meilleure dynamique générale. Pour ainsi dire, les résultats n’ont pas grand-chose à envier à ceux obtenus avec un Mavic 2 Pro. Les couleurs sont en revanche plus saturées par défaut si l’on utilise les modes automatiques. Le Mavic 2 Pro garde donc un avantage sur ce plan et la qualité de son optique est également meilleure.

Fini le mode 240 i/s en Full HD du Mavic Air 2 en revanche, l’Air 2S devant se contenter de 120 i/s au mieux. Côté photo, les 20 Mpx se montrent suffisants et la bonne dynamique du capteur permet d’obtenir des résultats intéressants en HDR. On y perd légèrement en piqué par rapport aux 48 Mpx du capteur du Mavic Air 2, mais cela s’observe surtout lorsqu’on zoom dans l’image. L’image étant bien moins bruitée grâce à la plus grande taille du capteur, on y gagne néanmoins assez nettement dans l’ensemble.

Autonomie

Malgré l’usage d’une batterie LiPo 3S de capacité inchangée depuis le Mavic Air 2 , l’autonomie maximale annoncée par DJI est en baisse, à 31 minutes, contre 34 minutes. On revient donc à l’autonomie théorique d’un Mavic 2 qui reste de toute façon optimiste. Il faut plutôt tabler sur un peu plus de 20 minutes de vol dans des conditions normales, sans trop de vent et sans abuser du mode sport. On regrette toujours qu’il ne soit pas possible de recharger la batterie directement depuis le drone, avec une batterie externe en particulier.