Le gouvernement a annoncé lundi 3 janvier un renforcement des aides pour les entreprises affectées par les restrictions sanitaires, et particulièrement pour le secteur du tourisme, au moment où le variant Omicron déferle et menace l’économie française.

Prolongement des aides : un commun accord entre patronats et gouvernement

A l’issue d’une rencontre avec les représentants du patronat et des secteurs concernés, le ministre de l’Economie a notamment fait savoir que la prise en charge intégrale par l’Etat de l’activité partielle serait prolongée pour les entreprises contraintes d’interrompre leur activité, pendant toute la durée de leur fermeture. Celle-ci sera aussi accessible aux entreprises dès 65 % de perte de chiffre d’affaires, et non plus 80 % comme c’était le cas jusqu’alors.

Le dispositif de prise en charge des coûts fixes, réservé jusqu’à présent à un nombre limité d’entreprises , sera quant à lui élargi à l’ensemble des entreprises du tourisme, soit « le fameux secteur S1 et S1 bis », qui comprend « les hôtels, les bars, les restaurants, les agences de voyages, toutes les activités qui sont dans le domaine du tourisme », a insisté M. Le Maire.

Interrogé sur le coût pour l’Etat de ces aides renforcées, il a avancé un ordre de grandeur équivalent à une « centaine de millions d’euros », « très loin » des milliards du régime du « quoi qu’il en coûte ».

Aides aux entreprises : les représentants du secteur satisfaits

Le ministre de l’Economie a également assuré que deux demandes des secteurs concernés allaient être examinées : l’exonération de charges pour les entreprises qui auraient perdu 65 % de leur chiffre d’affaires ou qui feraient l’objet de mesures de restrictions sanitaires, ainsi que les modalités de remboursement des prêts garantis par l’Etat déjà accordés.

Le président des Entreprises du voyage, Jean-Pierre Mas, tient à cette exonération de charges. « Nous avons beaucoup de personnel qui travaille pour peu de productivité : il faut réorganiser les voyages, rembourser, modifier, informer… », a-t-il expliqué. Par ailleurs, les aides annoncées « sont prévues pour décembre, janvier et février si nécessaire : c’est positif », a-t-il noté.

« Beaucoup d’entreprises, notamment les plus petites d’entre elles, les TPE, des artisans, des commerçants, redoutent de ne pas arriver à faire face à l’échéance du printemps prochain, en termes de délais de remboursement et en termes d’échéancier de remboursement. Je vais donc regarder dans les heures qui viennent la réponse que nous pouvons apporter sur cette question », a affirmé Bruno Le Maire.

« Le gouvernement a bien pris en compte la situation du secteur. Il y a encore des améliorations à apporter, c’est tout l’objet des discussions que nous engageons dès maintenant parce qu’il faut faire vite, concernant notamment l’éligibilité au chômage partiel », a réagi auprès de l’Agence France-Presse Didier Chenet, président du GNI, le syndicat des indépendants de l’hôtellerie-restauration.

Restrictions pour au moins trois semaines

En novembre, le gouvernement avait déjà réduit de 80 à 65 %, à compter du 1er décembre, la perte de chiffre d’affaires exigée pour bénéficier d’un reste à charge nul sur l’activité partielle dans les secteurs affectés. Avant Noël, Bercy avait par ailleurs annoncé que l’événementiel, les traiteurs, les agences de voyages et les salles de loisirs « indoor » dont l’activité pâtit de la reprise épidémique, feraient l’objet d’un « soutien spécifique », avec une prise en charge de leurs coûts fixes si leur perte de chiffre d’affaires dépasse 50 %.

Les nouvelles déclarations interviennent après un nouveau tour de vis de l’exécutif. Le 27 décembre, le Premier ministre, Jean Castex, avait annoncé une série de mesures pour endiguer l’accélération des contaminations, touchant particulièrement les lieux de loisirs et de restauration.

Parmi ces mesures qui vont s’appliquer pour au moins trois semaines à partir de ce lundi, figurent ainsi l’interdiction de consommer debout dans les bars et cafés, l’interdiction de boire et de manger dans des lieux publics comme les transports collectifs, y compris de longue distance, ainsi que dans les cinémas, théâtres et équipements sportifs. Les rassemblements sont par ailleurs désormais limités à 2 000 personnes en intérieur et à 5 000 en extérieur.