Le secteur de l’onglerie a connu un énorme essor en dix ans et représente près de 15% du marché de l’esthétique en France. Les techniques et les produits ont également bien évolué. Toutefois, l’Académie nationale de la médecine a publié le 3 mai un rapport sur les risques de certains produits, notamment les vernis semi-permanents et les lampes UVA. Guide entreprise vous donne les détails de ce rapport.
Vernis semi-permanents : des risques de cancer de la peau avec les lampes UVA
L’utilisation des vernis semi-permanents est devenue très en vogue ces dernières années. Face à cet engouement suscité par son efficacité, l’Académie nationale de la médecine tire la sonnette d’alarme. Elle met en garde contre les risques liés à l’utilisation répétés des vernis semi-permanents et des lampes de chauffage.
« Le développement des cancers de la peau »
Depuis plusieurs années, les vernis semi-permanents sont très plébiscités par les amateurs et les amatrices. Cela est dû au fait que par rapport aux vernis ordinaires, ils durent plus longtemps et ne s’écaillent pas. Pourtant, l’Académie nationale de la médecine veut mettre en garde les amateurs. En effet, son utilisation n’est pas sans risque. L’application du vernis semi-permanent nécessite l’usage d’une lampe combinant UV (au moins 48 watts) et diode électroluminescente (LED). Des techniques nécessaires pour sécher et fixer chacune des quatre couches de vernis appliquées, note l’Académie de médecine. « Or, ces lampes émettent des rayons UV de type A (UVA), qui pénètrent profondément dans la peau et sont connus pour favoriser le vieillissement mais surtout le développement de cancers de la peau », ajoute-t-elle.
Vernis semi-permanents : les effets secondaires des lampes UVA
Les lampes UVA sont classées cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer. L’Académie nationale de la médecine a par ailleurs appuyée ses propos par une étude publiée en 2022 par la revue spécialisée Clinics in Dermatology. Celle-ci a analysé les effets secondaires des expositions fréquentes à ces lampes. Elle en a ainsi dénombré trois types dont des cancers cutanés à type de carcinome épidermoïde induit. Une expérience menée dont les résultats sont parus en janvier dernier dans la revue scientifique Nature, démontre également les effets des lampes UVA sur trois types de cellules de la peau. Cette étude démontre que l’irradiation des trois types de cellules par une lampe UV « ongles » induit des mutations typiques des UVA. « Elle apporte des preuves concrètes sur les risques cancérigènes de l’usage des lampes en onglerie », atteste l’Académie nationale de la médecine dans son rapport.
Les risques liés à certains facteurs
Toujours selon l’Académie nationale de la médecine, le risque de cancer serait lié à trois facteurs. Premièrement, l’âge au début de l’utilisation (20 ans en moyenne). Ensuite, la fréquence d’utilisation des lampes (5 à 6 fois par an). Et enfin, l’utilisation des lampes sur plusieurs années. « L’effet cumulatif des expositions aux UVA représente le risque majeur. Il peut être aggravé par le terrain », à savoir une peau claire et l’immunodépression de la cliente indique l’institution.
Par ailleurs, l’Académie recommande l’application de crème solaire sur les 20 mains. Il faudra l’appliquer durant 20 minutes avant de glisser les mains sous la lampe. Elle souhaite également que des campagnes d’informations soient développées pour le grand public et les professionnels. Elles devraient souligner le risque d’ « une application continue des vernis semi-permanents dans l’année, en particulier chez les personnes de phototype clair ».
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