Une baisse des tarifs de l’électricité est attendue au premier semestre 2025. Une baisse qui s’annonce de courte durée. Selon une étude commandée par l’Union française de l’électricité (UFE) au cabinet Colombus Consulting, la facture d’électricité annuelle d’un ménage pourrait être multipliée par cinq en 2026.

Les prix de l’électricité risquent de repartir à la hausse en 2026

Dans cette étude rendue publique ce 24 septembre, un dispositif de l’Etat pour réduire la consommation énergétique serait la cause de cette hausse de prix. Il s’agit notamment des nouveaux objectifs de sobriété imposés aux acteurs du secteur de l’énergie via le dispositif du Certificat d’économie d’énergie (CEE).

En quoi consistent les Certificats d’économies d’énergie ?

Le dispositif CEE a été mis en place par le gouvernement en 2006. Il fait partie des principaux outils de la politique d’efficacité énergétique de la France. Il est fait pour réduire la consommation énergétique de 30% par rapport à 2012. En effet, il contraint notamment les fournisseurs d’énergie à financer les ménages qui réalisent des travaux de rénovation énergétique dans leur habitation. Il peut s’agir des travaux d’isolation ou la récupération de chaleur industrielle. Ces financements leur permettent d’obtenir des certificats leur évitant d’éventuelles sanctions économiques. Cependant, les fournisseurs d’énergie répercutent les coûts engagés pour l’obtention des certificats dans leurs prix de vente, et donc sur la facture des consommateurs.

Prix de l’électricité : jusqu’à 900 euros de hausse par an

Actuellement, ce dispositif conduit à une hausse de 4% sur les factures des fournisseurs d’énergie, soit environ 200 euros par an. De plus cela concerne toutes les énergies (électricité, gaz, fioul, carburant). « Les objectifs de réduction de consommation d’énergie imposés à ces mêmes entreprises s’annoncent encore plus draconiens dès 2026 ». C’est ce qu’a alerté Nicolas Goldberg, expert en énergie de Columbus Consulting. Il a coordonné l’étude en s’appuyant sur les données fournies par la Direction générale énergie et climat (DGEE). « L’impact pourrait alors être multiplié par cinq, et atteindre les 900 à 1 000 euros supplémentaires par ménage. A consommation égale, c’est énorme », a-t-il ensuite indiqué. Avec cette hausse des prix prévue en 2026, l’accalmie des prix de l’électricité pourrait être de courte durée. 

Les CEE déjà critiqués par la Cour des comptes

Cette étude commandée par l’UFE fait écho aux critiques déjà émises par la Cour des comptes, selon un rapport publié la semaine dernière. Elle pointait notamment du doigt le manque de transparence et de stabilité du dispositif. L’institution avait alors appelé à sa réforme, voire à sa suppression en le qualifiant de « de plus en plus complexe ». Un dispositif qui pèse sur les ménages et les entreprises du secteur sans pour autant apporter la preuve de « la réalité économique obtenue ». D’après elle, « les résultats affichés surévalueraient les économies d’énergie réalisées en 2022 et 2023 d’au moins 30% ». A partir de 2026, les nouveaux objectifs des CEE doivent permettre à la France d’atteindre « l’objectif de neutralité en carbone d’ici à 2050. Mais aussi une baisse de 55% de nos émissions de CO2 d’ici à 2030 », fixé avec nos partenaires européens a expliqué Nicolas Goldberg.