Une fois n’est pas coutume, Sam Bankman-Fried a revêtu mercredi un costume-cravate, délaissant ses traditionnels sweat à capuche et T-shirt foncé le temps d’une audition face à des sénateurs américains. Les parlementaires avaient convoqué le multimilliardaire de 29 ans pour discuter de la régulation des actifs numériques en sa qualité de co-fondateur et directeur général de la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX. Moins de trois ans après sa création, l’entreprise vient d’être valorisée à 32 milliards de dollars, une capitalisation qui la rapproche des géants Coinbase et Binance.
De Hong Kong aux Bahamas
Fils d’universitaires et diplômé en sciences physiques du prestigieux Massachussetts Institute of Technology , Sam Bankman-Fried a travaillé comme courtier à Wall Street avant de s’orienter, à partir de 2017, vers les cryptomonnaies. Il observe alors d’importantes variations de prix entre les différentes plateformes d’échange et en tire profit en achetant et revendant des actifs numériques à très haute fréquence.
« Début 2018, on trouvait un écart de 5 % à 25 % entre les échanges américains et japonais, raconte-t-il. Il y avait une demande gigantesque en cryptomonnaies depuis le Japon et pas assez de teneurs de marché pour soutenir l’offre », rendant les prix japonais plus élevés.
Le jeune entrepreneur crée un fonds d’investissement en cryptomonnaies, Alameda Research, s’installe à Hong Kong, puis y lance FTX avec Gary Wang. Sam Bankman-Fried réside aujourd’hui aux Bahamas, où les impôts sont presque nuls, et y a déplacé le siège social de sa plateforme. Il justifie son lieu de résidence par le fait qu’il s’agit de « l’un des rares pays à disposer d’un régime complet sur l’octroi de licences pour les cryptomonnaies ».
Sam Bankman-Fried : mode de vie spartiate
Malgré ses milliards, Sam Bankman-Fried affirme s’imposer un mode de vie spartiate, dormir seulement quatre heures par nuit et ne pas avoir l’intention de fonder de famille. Il s’identifie au courant de l’altruisme efficace, qui vise à orienter les donations et les ressources de manière optimale grâce à une analyse détaillée de leurs effets.
« La question n’est pas seulement de savoir comment faire de bonnes actions de son vivant, mais sur quoi se focaliser », explique le jeune homme, qui s’est engagé à reverser la quasi-totalité de la recette économie qu’il aura accumulée. Il estime avoir déjà donné entre 50 et 100 millions de dollars à des causes comme la lutte pour le bien-être animal, contre les maladies tropicales négligées ou contre le réchauffement climatique.
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