De récentes données laissent penser qu’il est possible de prolonger la vie de certains patients. Elles ont été présentées lors du congrès annuel de la Société européenne d’oncologie médicale , l’un des grands rendez-vous mondiaux de la recherche contre le cancer, qui s’achève ce mardi. Les deux laissent de larges chances de survie s’ils sont diagnostiqués à un stade précoce, mais celles-ci diminuent considérablement lorsque des métastases se sont développées. Avant 2015, moins de la moitié des hommes atteints d’un cancer de la prostate avec de nombreuses métastases pouvaient espérer vivre plus de trois ans, rappelle dans un communiqué de l’Esmo l’oncologue Karim Fizazi.

Quels sont les espoirs exactement ?

Désormais, «ils peuvent compter vivre plus de cinq ans», assure M. Fizazi, se basant sur une étude qu’il a présentée au congrès et qui a été publiée dans la revue de l’Esmo. L’abiratérone a enregistré de bons résultats en jouant comme les premiers traitements sur les hormones mais de manière différente. Après cinq ans, les patients traités avec les trois types de traitement ont un taux de survie bien supérieur à ceux qui n’ont pas reçu d’abiratérone. – «Encore beaucoup de travail» -Cela pourrait se produire vite, souligne-t-elle, car les traitements concernés sont tous facilement accessibles.

Selon les informations reçues par Guide entreprise, il s’agit plus spécifiquement de femmes ménopausées atteinte de cancers dits HR+/HR2-, qui comptent pour moitié des formes avec métastases. Le ribociclib fait partie d’une catégorie de traitements qui cherchent à limiter l’action d’une protéine favorisant le développement de tumeurs dans le sein. Ces médicaments ne sont pas donnés seuls mais avec d’autres traitements qui freinent la production d’œstrogènes. La moitié des premières ont survécu plus de cinq ans, alors que le chiffre tombe à 4,3 ans chez la moitié de celles qui ont reçu un placebo.

Des réserves quand même

Même si ces données doivent être prises avec précaution, en attendant que l’étude fasse l’objet d’une publication revue de manière indépendante, elles ont largement été saluées lors du congrès. Il y a «encore beaucoup de travail pour pouvoir guérir ces patientes mais c’est un résultat très important», a jugé sur Twitter l’oncologue Matteo Lambertini, qui n’a pas participé à l’étude.