Selon le rapport d’un haut responsable de l’espace, ce lundi 30 août, de petites fissures «superficielles» ont été découvertes dans le module Zarya de la Station spatiale internationale , dans laquelle se trouve l’astronaute français Thomas Pesquet.

Pour Vladimir Solovyov, maître d’œuvre du programme russe de vols spatiaux habités, le désagrément est de mauvais augure : les fissures risquent de «s’agrandir avec le temps».

D’autres problèmes en juillet

Mais ce n’est pas la première fois que des fissures sont découvertes sur l’ISS. Le module russe Zvezda a connu lui à plusieurs reprises, notamment en 2019 et 2021, des fuites d’air provoquées par des fissures. Les cosmonautes les ont corrigées en octobre 2020 et en mars 2021 de cette année.

L’histoire de la Station spatiale internationale : un projet titanesque qui a révolutionné la conquête spatiale

La conquête spatiale est à son apogée. En posant un atterrisseur sur la comète Tchouri, en étudiant la composition géologique de Mars ou encore en construisant la Station spatiale internationale, l’Homme a amorcé une étape cruciale de son exploration cosmologique. Guide entreprise vous présente son histoire et le cheminement qui a finalement amené à sa construction. Le 12 avril 1961, l’URSS frappait un grand coup dans sa course à l’espace contre son rival historique, les États-Unis.

Le concept, lui, était déjà dans l’esprit des plus grands scientifiques depuis plusieurs décennies, puisque déjà en 1950, le concepteur des V2, Wernher von Braun, imaginait un futur dans lequel l’Homme aurait occupé une station orbitale permanente. La structure russe, elle, est lancée en avril 1971 depuis le désormais célèbre cosmodrome de Baïkonour.

Dans les années 70, la conquête spatiale ressemble à un match de boxe entre les américains et les russes

En matière de conquête spatiale, et à l’image des années 60, la décennie suivante ressemble à un virulent match de boxe. Elle décide à son tour de marquer les esprits et amorce le projet Skylab en 1973. Mais la NASA doit alors composer avec d’importantes coupes budgétaires et n’a d’autre choix que de bâtir sa station spatiale avec les composants dont elle dispose déjà.

Le lancement de Skylab

Malgré quelques problèmes techniques au moment du lancement, comme la perte d’une partie du revêtement thermique et de panneaux solaires, Skylab est une réussite. La dernière équipe de Skylab, elle, restera 84 jours d’affilée en orbite dans la station, un nouveau record. Finalement, en 1979, la structure se désintègre en rentrant dans l’atmosphère terrestre, comme un retour aux sources.

La station Skylab

Quelques mois plus tôt, le chef d’État avait déjà demandé à la NASA de lancer un programme de station spatiale pour la recherche scientifique et occupée en permanence.

Reagan

La NASA s’attèle donc au projet et met en place le programme Freedom, une station spatiale internationale qui aiderait à promouvoir l’investissement du secteur privé dans le cosmos. Pendant ce temps, seule une petite partie du projet avait été construite et le budget alloué était déjà atteint.

Après la chute de l’union soviétique, une collaboration américano-russe voit le jour

Parallèlement, en 1991, l’URSS implose et l’industrie spatiale russe manque cruellement d’argent. Seulement voilà, l’Union soviétique a déjà mis en orbite sa station spatiale Mir depuis 1986 et les États-Unis ont alors l’opportunité de récupérer l’incroyable expertise russe en matière d’espace.

La station spatiale Mir

Un an plus tard, l’astronaute Norman Thagard prend place à bord d’un vaisseau spatial Soyouz pour passer 115 jours sur Mir.

Les deux pays se mettent à rêver d’un projet titanesque

Forts de cette collaboration spatiale inédite, les deux pays jadis ennemis se mettent à rêver d’un projet titanesque. Grâce à la collaboration d’une quinzaine de nations, dont onze États européens, le Canada, le Japon et le Brésil, un accord est signé le 29 janvier 1998 et prévoit la construction de la Station spatiale internationale ou ISS.

L’ISS

Le programme de l’ISS se heurte à plusieurs problèmes importants, notamment dans sa construction. Le projet de l’ISS a donc dû utiliser un espace numérique de travail commun, symbole de l’incroyable coopération mise en place. Le projet, lui, est le résultat de cinquante ans d’avancées technologiques, de négociations et d’une collaboration scientifique et économique. Sur ce dernier point, la construction de l’ISS a atteint des sommes record, de l’ordre de 100 à 150 milliards de dollars, ce qui en fait l’objet le plus cher jamais construit par l’Homme.

Mais pour une structure de cette envergure et de cette ambition, le prix relève de l’anecdote et l’Histoire ne retiendra que l’exploit.

Vue de la Terre depuis l’ISS

L’histoire de l’ISS est fantastique et témoigne des nombreuses étapes qui ont été nécessaires à sa réalisation. Si le cosmos vous intéresse, découvrez également 16 témoignages insolites qui vous immergent dans la vie d’un astronaute en mission dans l’espace.