L’invasion russe en Ukraine en est à son treizième jour. Si l’évolution de cette guerre continue de surprendre le monde entier, sa tenue dans le temps est tout autant imprévisible. En effet, les pourparlers, qui ont eu lieu à la frontière ukraino-bélarusse puis à la frontière polono-bélarusse, entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymir Zelensky, ne semblent pas aboutir à un résultat pour le moins diplomatique. D’ailleurs, pas plus tard que samedi, les troupes russes ont violé le cessez-le-feu prévu pour que des civils ukrainiens puissent sortir de Marioupol. Une situation qui a déjà son impact sur certains secteurs de l’économie dont celui de l’énergie. On vous explique tout.
Près du quart des approvisionnements de gaz en France provient de Russie
Sur le plan économique, la guerre provoque maintes conséquences, à commencer par la question des approvisionnements en gaz. Selon Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, cela va davantage se ressentir d’ici printemps et été. Pour cause, la Russie fournit 40% du gaz européen et pour le cas d’Engie, le gaz russe représente 20% de son approvisionnement. Et même si aujourd’hui, le groupe négocie déjà auprès d’autres pays, notamment avec l’Algérie, les Etats-Unis, la Norvège et les Pays-Bas, pour sortir de cette dépendance, McGregor le confirme, le volume ne sera jamais à la hauteur de ce qui est actuellement fourni par la Russie.
Le cours du gaz atteint déjà des records
Le marché est comme un miroir de ce qui se passe dans le monde. À la moindre actualité que cela soit d’ordre politique, géopolitique, économique ou financière, il réagit sur tous les secteurs et titres concernés. Dès lors que la crise a commencé entre la Russie et l’Ukraine, le cours du pétrole et du gaz a déjà grimpé. Vendredi 4 mars dernier, il a atteint un niveau historique suite aux évènements de ces derniers jours. La raison ? Le marché craint un arrêt des approvisionnements en gaz russe. Cela pourrait provenir d’un nouveau tour de vis des sanctions économiques de la part de l’Occident. Mais quoi qu’il en soit, beaucoup d’acheteurs se sont détournés du brut russe craignant qu’un gazoduc serait « inévitablement » touché par les bombardements. Et ce n’est pas seulement le CAC 40 qui agit de la sorte. Les bourses asiatiques ont également chuté. Celles de l’Europe continentale, elles, s’enfoncent davantage.
Les autres matières premières aussi impactés
Hormis le gaz et le pétrole, d’autres matières premières subissent également les résultats de ces spéculations. C’est le cas notamment du blé (30% de sa production ont lieu en Ukraine et en Russie) et du tournesol (50% du marché mondial produit par les Ukrainiens et les Russes).
Arrêt des approvisionnements en gaz russe : quelles conséquences ?
A en croire les prévisions d’Engie, les problèmes ne seront pas palpables dès cet hiver. D’ailleurs, les réserves sont encore assez suffisantes pour assurer la saison même en étant totalement privés du gaz russe. Néanmoins, cela ne sera pas toujours le cas et cela va se ressentir dans les portefeuilles des Français. C’est en effet une autre répercussion de cette situation, car de son côté le pétrole flambe aussi. Les prix des carburants, eux, ne cessent de s’envoler et atteignent déjà les 2€ le litre pour le Sans-plomb. Peut-on espérer un début de la fin pour bientôt ?
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