C’est un objet «inutile» comme une œuvre d’art et qui en dit long sur celui qui le porte: l’accessoire est prisé des maisons de luxe et des créateurs de mode indépendants, qui se l’approprient pour transmettre des messages écologiques et sociétaux. Plus de détails avec Guide entreprise.

Des bijoux en clin d’œil à l’écologie

Il y a deux ans, la créatrice des bijoux Capucine Huguet est partie avec des glaciologues en Arctique pour «voir et comprendre». Avant de concevoir une collection de bagues dédiée à la fonte des glaces.

«Les bijoux sont des vecteurs de personnalité, ils expriment beaucoup: notre religion, notre vie amoureuse… Ils doivent aussi représenter une valeur environnementale», explique la jeune femme, l’une des dix finalistes de festival international de mode à Hyères dans la catégorie accessoires.

Chaque bague représente un aspect de la fonte des glaces. L’une, imposante, s’inspire des icebergs «naturellement sculptés» par les éléments, et sa structure rappelle celle «hexagonale et cristalline des flocons de neige».

Sabots «dépression»

Les pièces sont réalisées à partir «d’or ou d’argent recyclé, les pierres sont tracées éthiques et tout est fabriqué sur demande» dans l’atelier parisien de la styliste.

Le finaliste américain Benjamin Spencer a créé pendant le confinement sa collection de sabots en plastique, «une réflexion sur la santé mentale pendant la pandémie» de Covid-19.

Anxiété, dépression, chaque paire de chaussures, plus au moins portables, s’inspire d’une maladie.

«Porter une chaussure qui symbolise une émotion négative contribue à combattre cette émotion», dit-il. Des sabots massifs bleu lavande semblent lourds, mais s’avèrent, une fois chaussés, très légers et ergonomiques.

Bourgeoise ou « punk »

«Par des accessoires, on peut aller sur des chemins que la mode regarde un peu moins, comme le handicap, le développement durable, l’éthique, qui intéressent les jeunes», souligne Pascale Moussard, rappelant qu’une pièce gagnante , en 2019, était destinée aux femmes après un cancer du sein.

«Avant, une femme ne sortait jamais sans son chapeau et ses gants, souvent assortis. Dans les années 1970, l’accessoire n’avait plus la même place. Aujourd’hui il reprend de l’importance», dit-elle.

«Ces jeunes qui font des accessoires, c’est nouveau. Avant, c’était intégré dans les maisons de mode. Mais comme il n’est plus aussi codifié qu’autrefois, l’accessoire permet beaucoup de liberté» et de s’identifier par exemple à des courants en marge, «tels que les punks».