Porté par l’augmentation de la demande mondiale de pétrole, le prix du baril de Brent est au plus haut depuis sept ans, se répercutant sur les prix à la pompe. On revient sur cette actualité économique qui impacte directement le portefeuille des Français.
Comment expliquer cette hausse du pétrole ?
Plusieurs raisons expliquent cette hausse des prix. Le cours du pétrole est très volatil, il dépend énormément de l’offre et de la demande. L’arrivée du variant Omicron avait freiné la demande. Ces dernières semaines, elle est repartie à la hausse puisque les restrictions sanitaires mondiales sont moins drastiques que lors des vagues précédentes. Côté offre, plusieurs productions ont été arrêtées « en Libye, au Nigeria, en Angola, en Équateur et, plus récemment, au Canada en raison du froid extrême », selon Hussein Sayed, analyste pour la société de courtage Exinity.
Pourquoi le carburant est aussi cher ?
Le prix du carburant en France est constitué pour un tiers par le prix du pétrole brut et pour plus de la moitié de taxations réparties entre la TVA et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques , sans oublier la marge de raffinage et celle de distribution. Selon l’Union française des industries pétrolières , pour un litre de gazole à 1,62 €, les taxes sont de 88 centimes, soit plus de 54 % du prix total, une proportion en légère baisse depuis 2007.
Que peut faire le gouvernement ?
En théorie le gouvernement pourrait baisser les taxes sur le carburant. Mais dans un contexte de déficit budgétaire, elles sont une rente importante pour l’État. Mi-octobre, alors que le prix du gazole était 10 centimes plus bas qu’actuellement, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, avait appelé les distributeurs à « faire un geste en réduisant leurs marges ».
Est-ce que le prix du carburant va encore augmenter ?
C’est difficile à prévoir. Les pays producteurs de pétrole tirent profit du cours actuel. « Seuls les membres de l’organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés peuvent faire baisser les prix à ce stade en pompant davantage de brut », relève M. Sayed. « Au lieu de cela, ils vont probablement s’en tenir à leur stratégie d’assouplissement progressif des réductions de production, car ils profitent des prix élevés actuels », poursuit-il.
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