A quelques semaines de la rentrée universitaire, les étudiants parisiens font toujours face à une pénurie de logements. Jacques Baudrier, adjoint à la mairie de Paris en charge du logement déplorait même une rentrée « dramatique » il y a de cela quelques mois.

Rentrée 2024 : les étudiants parisiens galèrent à trouver un logement

La quête de logement s’avère particulièrement difficile à Paris pour cette rentrée. En effet, le parc locatif de la capitale compte de moins en moins de biens disponibles chaque année, alerte l’adjoint à la mairie Jacques Baudrier.

Rentrée 2024 : le parc locatif parisien régresse

Depuis plusieurs années, le nombre de logements en location est en recul. C’est ce que Jacques Baudrier a affirmé sur X, le 3 juin dernier. « Il y a en 2024 deux fois d’annonces de logements privés à louer qu’en 2019 et ce nombre ne cesse de baisser » a-t-il alors déclaré.

Selon l’adjoint à la mairie en charge du logement, il ne reste plus que 350 000 logements locatifs privés à Paris, soit une baisse de 8 000 par an sur ces 10 dernières années. Des chiffres confirmés par ceux de la plateforme SeLoger. Celle-ci a notamment constaté qu’en janvier 2024, « le stock d’annonces d’appartements à louer a ainsi chuté de 74% en 3 ans à Paris ». Toujours selon le site, le volume d’annonces de locations disponibles est en chute de 9,8% comparé à 2023 à Paris. Cette baisse est d’autant plus importante au niveau de l’Ile-de-France avec une chute de 17,3%.

Les nouveaux règlements défavorables à la location

Les Jeux Olympiques de Paris finis, les propriétaires se tournent maintenant vers la location de longue durée. Toutefois, ils sont confrontés au contexte règlementaire. Il s’agit des nouvelles règles de DPE notamment l’interdiction de louer les logements dits passoires thermiques, classés G+ depuis le 1er janvier 2024 alors que le parc immobilier parisien est constitué à 35% de ces passoires thermiques. Cependant, certains propriétaires de ces logements ont retiré leurs biens de la location par manque d’envie. D’autres n’ont par contre pas les moyens pour effectuer des travaux de rénovation pour améliorer l’étiquette énergétique des logements. Par conséquent, la demande est toujours plus importante que l’offre dans une ville où 10% de la population est étudiante.

Des taxes pour libérer les logements vacants

Outre le contexte règlementaire, ce recul de l’offre est également « dû à la hausse des résidences secondaires et des logements inoccupés ». Des logements qui sont « à 70/80% des T1 et des T2, pile-poil ce qu’il faut pour les étudiants », explique encore Jacques Baudrier à BFM. « Si on ne lutte pas contre la désertification du marché locatif privé. A la rentrée, beaucoup d’étudiants ne trouveront pas de logement. Ce sera une rentrée dramatique » ; a-t-il ajouté. Pour cela, l’adjoint de la mairie en charge du logement préconise notamment de multiplier par 3 les taxes sur ce type d’habitations. Cela permettrait de remettre environ 100 000 logements sur le marché locatif parisien. Selon lui, ces taxes « sont actuellement à un niveau beaucoup trop faible ».