Le 25 novembre, des scientifiques sud-africains jetaient un froid à l’approche des fêtes de fin d’année, en annonçant la découverte d’un nouveau variant du Sars-CoV-2 aux mutations inquiétantes, rapidement baptisé Omicron. Sa progression s’est accompagnée d’une forte inquiétude, qui a notamment conduit de nombreux pays à suspendre leurs liaisons avec l’Afrique du Sud et d’autres Etats africains, ce qui n’a pas empêché ce variant d’être détecté dans des dizaines de pays, dont la France. Omicron se répand, mais il avance masqué. Nous dévoilons les dernières études sur ce sujet au cœur des actualités monde.
Une transmissibilité sans doute plus grande
Le «potentiel de propagation très rapide» de ce nouveau variant est un des motifs d’inquiétude qui avaient été mis en avant dès l’annonce de sa découverte par des scientifiques sud-africains, le 25 novembre, en raison du nombre «extrêmement élevé» de mutations observées. «Les données préliminaires suggèrent un avantage substantiel» du nouveau variant sur le Delta jusqu’ici dominant, a confirmé le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le 2 décembre. Sur Twitter, un chercheur de la London School of Hygiene & Tropical Medicine estimait, le 3 décembre, qu’Omicron s’était montré 2,4 fois plus contagieux que Delta dans la province de Gauteng , où il a été identifié.
Une résistance aux vaccins plus importante… mais pas totale
La majorité des mutations observées chez ce nouveau variant le sont sur la protéine Spike, qui lui permet de s’accrocher aux cellules, et qui est visée par les anticorps.
Variant Omicron : des études encore incomplètes
Les premières études sur ce point sont très partielles, et se basent sur l’observation en laboratoire de sérum de patients vaccinés quand il est confronté au nouveau variant. «Omicron échappe en partie à l’immunité induite par le vaccin de Pfizer», affirme l’Africa Health Research Institute , basé en Afrique du Sud, dans un communiqué publié mardi 7 décembre. Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont eux annoncé mercredi que la réponse immunitaire liée à leur vaccin était «réduite de façon significative» face à Omicron pour les patients ayant reçu deux doses, mais que trois doses offraient «un haut niveau de protection», comparable à celui de deux doses face aux autres variants. Parallèlement à ce constat mitigé, les deux entreprises ont annoncé travailler à une version de leur vaccin adaptée au nouveau variant, qui doit être «disponible d’ici à mars».
D’autant que les anticorps ne sont qu’un des volets de la réponse immunitaire, qui passe aussi par des cellules appelées lymphocytes T, dont l’action est plus difficile à mesurer. «Il y a une vaste variation de la réduction de l’efficacité des anticorps qui va de 4 à 5 fois moins à 40 fois moins dans ces différentes études». Ces dernières se limitent à étudier l’effet sur les seuls anticorps, alors «que le système immunitaire est bien plus complexe», a précisé, mercredi, la cheffe scientifique de l’OMS, la docteure Soumya Swaminathan. «Il est prématuré de conclure que la réduction de l’activité de neutralisation des anticorps aura pour effet une baisse significative de l’efficacité des vaccins».
Des performances diminuées en laboratoire ne disent pas non plus si Omicron, au-delà de contaminer davantage, provoquera un surcroît de formes graves.
Des symptômes qui semblent, pour le moment, moins sévères
Les premiers échos d’Afrique du Sud concernant la gravité des symptômes chez les patients infectés sont plutôt rassurants. Le 28 novembre, la présidente de l’Association médicale sud-africaine, Angélique Coetzee, rapportait avoir reçu dans son cabinet une trentaine de porteurs du variant sans qu’aucun n’ait à être hospitalisé. L’hôpital de Pretoria observait de son côté que, le 2 décembre, son service Covid contenait 70% de patients ne présentant aucun symptôme respiratoire, et hospitalisés pour d’autres raisons que le virus. «Omicron semble avoir un taux accru de réinfection, mais des symptômes moins graves», a observé mercredi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Il est «quasiment certain» qu’Omicron ne cause pas de cas plus graves que Delta, estimait la veille le conseiller de la Maison Blanche Anthony Fauci. «Il donnerait une immunité de groupe et participerait à atténuer le Sars-CoV-2 en virus saisonnier bénin», estimait le virologue du CNRS Bruno Canard sur Twitter le 1er décembre.
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