L’écrivain et critique littéraire corse, Angelo Rinaldi est décédé ce mercredi 7 mai à l’âge de 84 ans, a annoncé l’Académie française. Auteur de nombreux romans, son deuxième titre La Maison des Atlantes lui a valu le prix Femina en 1971.
L’académicien Angelo Rinaldi meurt à 84 ans
« Le secrétaire perpétuel et les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère Angelo Rinaldi, survenue ce mercredi 7 mai, à Paris », a annoncé l’Académie française dans un communiqué. Il avait été élu parmi les Immortels en 2001, au fauteuil 20.
Angelo Rinaldi : un éternel journaliste
Angelo Rinaldi est né à Bastia le 17 juin 1940 dans une famille de bergers. Il était le fils d’un résistant et militant communiste qui est mort peu après la guerre. Dès ses 13 ans, il écrit ses premiers articles dans un journal local. Il quitte la Corse à l’âge de 20 ans sans presque jamais y revenir. D’ailleurs, il n’a jamais oublié sa langue maternelle. Fasciné par le journalisme, il devient reporter et chroniquer judiciaire à Nice-Matin. Puis, il rejoint Paris à la fin des années 60. Il devient ensuite chroniqueur et critique littéraire dans L’Express, Le Point et Le Nouvel Observateur. Il dirige ensuite le Figaro Littéraire jusqu’à sa retraite en 2005.
Un critique littéraire féroce
Dans la critique littéraire, Angelo Rinaldi est réputé très exigeant quant au style. Il n’avait pas hésité à émettre des jugements très sévères sur des écrivains aujourd’hui consacrés tels que Milan Kundera, Marguerite Dumas ou encore Patrick Modiano. Il ne reconnaissait pas les modes littéraires et fuyait les cénacles mondains. Angelo Rinaldi est l’un des critiques littéraires les plus redoutés. « J’ai toujours écrit ce que je pensais, je ne dis pas que j’ai toujours eu raison. Il faut choisir entre son métier et sa carrière. Si vous écrivez ce qui enchantera l’éditeur ou l’auteur, vous faites carrière mais vous ne faites votre métier de critique littéraire », confiait-il à La Revue des deux mondes, en 2024. Même s’il était parfois injuste, il a quand même contribué à mettre en valeur des auteurs méconnus comme Jean Rhys ou le poète Olivier Larronde.
Un auteur reconnu
Dans l’écriture, il débute avec son titre La Loge du gouverneur en 1969. En 1971, il reçoit le prix Femina pour son livre La Maison des Atlantes, à seulement 31 ans. Dans ces œuvres, on retrouvera toujours un bout de la Corse même s’il entretenait avec elle des rapports ambigus. En 1994, il reçoit le prix Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de ses œuvres. En juin 2001, il est élu au premier tour à l’Académie française où il succède à José Cabanis.
De ces œuvres, on retiendra Les Dames de France (1976), La Dernière fête de l’Empire (1980), Les Roses de Pline (1987, prix Jean Freustié), Dernières Nouvelles de la Nuit (1997) ou encore Torrent (2016). Son succès commence toutefois à se décliner avec ce dernier titre. En 2007, il est nommé chevalier de la légion d’honneur. En mars, un recueil de 58 chroniques avait été réédité sous le titre Les Roses et Les Epines (Des Instants Editions).
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