Les Etats-Unis et leurs alliés demandent des enquêtes sur la disparition d’anciens soldats et se montrent vigilants sur les droits humains. On se focalise sur les détails de cette affaire qui faut la Une des actualités Moyen-Orient.

Afghanistan : des accusations niées par les talibans

Les talibans ont nié ce dimanche avoir assassiné des dizaines d’anciens membres des forces de sécurités afghanes depuis leur retour au pouvoir, comme évoqué la veille par les Etats-Unis, leurs alliés occidentaux et des organisations de défense des droits de l’Homme. « Ces informations ne sont fondées sur aucune preuve. Nous les rejetons », a déclaré le porte-parole du ministère taliban de l’Intérieur, Qari Sayed Khosti, dans un message vidéo envoyé à la presse.

« Il y a eu des cas de meurtres d’anciens membres des forces de sécurité » du gouvernement renversé l’été dernier, « mais à cause de rivalités ou inimitiés personnelles », concède-t-il.

Amnistie pour les forces de l’ancien régime

Qari Sayed Khosti a rappelé que les talibans avaient, après leur retour au pouvoir, décrété une amnistie générale pour toutes les forces de sécurité de l’ancien régime. Nombre d’entre eux « vivent tranquillement » dans le pays grâce à cette amnistie, alors qu’ils ont « tué des centaines de combattants et de civils » au cours des deux dernières décennies de guerre, affirme le taliban.

Washington veut des enquêtes sur 47 meurtres ou disparitions

Dans la semaine, l’ONG Human Rights Watch avait publié un rapport qui, selon elle, documente « des meurtres ou des disparitions dont ont été victimes 47 anciens membres des forces nationales de sécurité afghanes qui se sont rendus ou étaient détenus par les forces talibanes entre le 15 août et le 31 octobre ». « Parmi les victimes figurent des membres du personnel militaire, des policiers, des agents des services de renseignement et des miliciens », précisait HRW. Washington et ses alliés ont réclamé des « enquêtes rapides et transparentes ». « Nous continuerons de juger les talibans sur leurs actes », ont-ils aussi rappelé.

Les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan en août, alors que le gouvernement soutenu par les Etats-Unis à Kaboul et son armée s’effondraient. Leur retour aux commandes du pays a fait craindre un retour du régime brutal et rigoriste de leur premier règne entre 1996 et 2001, marqué par leur violente répression des opposants et l’interdiction faite aux femmes de travailler, étudier ou sortir seules. Les dirigeants talibans d’aujourd’hui, désireux d’acquérir une respectabilité internationale, ont promis que leur régime serait différent.