Ce dimanche 23 octobre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a lancé une alerte concernant les médicaments contre le rhume. En 2022, l’Agence du médicament avait déjà alerté le grand public sur ces mêmes médicaments.

L’ANSM renouvelle son alerte sur les médicaments contre le rhume

Les médicaments contre le rhume sont très consommés par les Français. Pourtant certains médicaments vasoconstricteurs sont potentiellement dangereux pour la santé. Ils sont désormais déconseillés par l’Agence de sécurité du médicament.

Les médicaments concernés

Utilisés pour déboucher le nez, certains médicaments contre le rhume sont déconseillés par l’ANSM. Ce sont tous les comprimés vasoconstricteurs à base de pseudoéphédrine que l’on prend à voie orale qui sont concernés. Il s’agit des comprimés comme Actifed, Dolirhume, Humex, Nurofen ou encore Rhinadvil. En vente libre dans les pharmacies, il s’en est vendu près de trois millions de boîtes l’an dernier. Ces médicaments sont très efficaces pour décongestionner le nez. Pourtant, ils sont susceptibles de provoquer des accidents cardiaques et vasculaires cérébraux. La directrice de l’ANSM, la docteure Christine Ratignier-Carbonneil a expliqué la raison de cette mise en garde sur Franceinfo ce lundi : « il y a des risques d’effets indésirables très rares, mais très graves », a-t-elle indiqué.

Une enquête au niveau européen en cours

Face à ces effets secondaires rares mais graves, l’Agence du médicament a décidé de les déconseiller par précaution. Chaque année, quelques patients sont d’accidents cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux après avoir pris ces comprimés contre le rhume. Le lien de cause à effet n’a toutefois pas encore été établi. Cependant, une enquête est en cours au niveau européen. En effet, l’Union européenne a décidé début 2023 de réévaluer le statut de ces médicaments et devrait délivrer un avis avant la fin de cette année. Quant aux sprays vasoconstricteurs, ils ne sont pas concernés par cette mise en garde puisqu’ils sont déjà encadrés. Contrairement aux comprimés, ils sont uniquement prescrits par ordonnance du médecin. Mieux vaut également préférer des alternatives comme les anti-inflammatoires, le paracétamol et le nettoyage du nez avec des solutions de nettoyage adaptées (sérum physiologique, spray d’eau de mer…).

Moins de visibilité des médicaments dans les pharmacies

En attendant les résultats de l’enquête menée par l’UE, l’ANSM ne peut que déconseiller l’utilisation de ces comprimés vasoconstricteurs puisque que c’est l’UE qui a le pouvoir de les interdire et de suspendre leur commercialisation. Dans ce cas, l’Agence demande aux pharmaciens de ne plus les mettre en avant dans l’officine, de ne plus les vendre et de les déconseiller. Si des patients en réclament absolument, il est demandé aux pharmaciens de les informer sur les bénéfices et les risques potentiels de ces médicaments. La directrice de l’Agence, Christine Ratignier-Carbonneil conseille d’ailleurs aux utilisateurs de rapporter les boîtes de ces comprimés à son pharmacien. Pour rappel, un rhume est une maladie bénigne qui guérit spontanément en 7 à 10 jours. Des gestes simples aident toutefois à soulager l’inconfort lié à ses symptômes : boire suffisamment d’eau, surélevé l’oreiller, maintenir une atmosphère fraîche dans la pièce et l’aérer régulièrement.