Alors qu’en France le gouvernement s’est contenté ces dernières années des hausses automatiques du Smic, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont engagés dans de fortes revalorisations.

Plusieurs dizaines de milliers de salariés du privé, fonctionnaires, retraités ou lycéens ont manifesté ce jeudi 27 janvier 2022, à l’appel notamment des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires. Au cœur des revendications : les hausses de salaires.

Deux millions de salariés concernés en France

S’il n’est pas l’Alpha et l’Omega de la politique salariale ​et qu’y « rester toute sa vie est insupportable » ​selon les propos tenus le 24 janvier par Laurent Berger de la CFDT, le salaire minimum reste un marqueur fort qui concerne directement quelque 2 millions de salariés. Et malgré des hausses automatiques ces derniers mois en raison de l’inflation, cela fait dix ans qu’aucun coup de pouce n’a été accordé.

Pour 2022 encore, le gouvernement a suivi les recommandations du groupe d’experts sur le sujet, qui lui conseillait de s’abstenir ​.

Bientôt à 12 € de l’heure outre-Rhin

Ailleurs en Europe pourtant, les choses bougent. Même si bien évidemment, le point de départ n’est pas le même.

Au Royaume-Uni par exemple, un grand rattrapage est en marche. De 6,70 livres sterling début 2016, le salaire minimum a progressivement grimpé à 8,91 £ et passera en avril 2022 à 9,5 £. Soit plus que le montant du Smic français. Étonnant à première vue de la part du gouvernement conservateur, mais en réalité pas totalement à rebours de sa politique libérale. L’idée : augmenter les bas salaires pour mieux réduire les aides sociales.

L’Allemagne, quant à elle, qui n’a introduit un salaire minimum horaire qu’en 2015, poursuit aussi sur sa lancée. La nouvelle coalition allemande au pouvoir prévoit de le faire passer d’ici à octobre 2022 de 9,82 € actuellement à 12 €. Ils vont ainsi rejoindre la France où le Smic représente environ 60 % du salaire médian .