L’économie chinoise, plombée par des pénuries d’électricité et une crise dans l’immobilier, a perdu de sa superbe au point de susciter des interrogations quant à l’impact sur la croissance mondiale dont elle est la locomotive depuis plus de 20 ans.

Les difficultés chinoises affectent l’économie mondiale

Un changement de ton par rapport à septembre quand le président de la Réserve fédérale Jerome Powell jugeait encore que la première économie du monde n’était « pas vraiment directement exposée » aux difficultés de la société chinoise.

Evergrande, qui traîne une ardoise estimée à 260 milliards d’euros, est l’un des plus gros promoteurs de Chine. Sa situation financière est surveillée comme le lait sur le feu, car son effondrement porterait un coup sérieux à la croissance du géant asiatique.

Le secteur immobilier représente 25 à 30 % du PIB chinois, selon les estimations.

Au troisième trimestre, le Produit intérieur brut, affecté par la crise Evergrande, a augmenté de 4,9 % sur un an contre 7,9 % au deuxième trimestre.

« Jusqu’à présent, la débâcle d’Evergrande a été contenue », souligne néanmoins Padhraic Garvey, directeur de recherche chez ING Financial Markets. Mais il reconnaît qu’il y a aussi « des risques inconnus ».

Et, dit-il, la Fed ne peut pas ignorer que « la Chine est un élément important compte tenu de sa taille et de la taille de son secteur financier ».

En octobre, le Fonds monétaire international avait révisé en baisse ses prévisions d’expansion pour la Chine, tablant sur 8 % .

« Extinction des moteurs »

La Chine connaîtra ainsi une croissance moyenne d’environ 3,5 % pour la prochaine décennie 2022-2031, soit environ la moitié du taux de croissance des années 2010, selon les projections du Conference Board publiées la semaine dernière.

Le groupe de recherches américain estime que l’économie chinoise s’installera sur une trajectoire de « douce et longue » décélération de la croissance au cours de la prochaine décennie.

Reste que « le ralentissement économique de la Chine représente une sorte d’extinction des moteurs pour l’économie mondiale », note Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics.

La « dynamique reste pour le moment toujours favorable », nuance-t-il. D’autant que le ralentissement en Chine est compensé en partie par une croissance « relativement robuste aux États-Unis » et en Europe.