La vie a d’abord émergé dans les océans, il est donc paradoxal de compter plus d’espèces terrestres que marines. Puisqu’une durée plus longue s’est écoulée depuis l’émergence de la vie dans les océans, la supériorité du nombre d’espèces terrestres par rapport aux espèces marines semble être une observation apparemment contre-intuitive. C’est en particulier le cas des régions équatoriales, dont le nombre d’espèces est plus élevé que dans les régions polaires. Les scientifiques estiment qu’entre 9% et 14% des espèces ont été nommées et décrites à ce jour. Guide entreprise fait le point.
Les écologues investiguent les interactions multiples de ces espèces avec l’environnement, y compris le climat, mais aussi avec l’ensemble des espèces vivant autour d’elles, un prérequis essentiel pour comprendre leurs distributions spatiales , leurs rythmes de reproduction et leurs fluctuations temporelles depuis les fluctuations saisonnières jusqu’aux changements centenaires et millénaires, voire les changements survenant aux échelles de temps géologiques .
Une nouvelle théorie
Une théorie, baptisée METAL , a été proposée pour connecter ensemble biogéographie, phénologie, écologie, paléoécologie et bioclimatologie des espèces, mais aussi pour comprendre comment les communautés d’espèces se forment et comment la biodiversité s’organise et s’altère dans l’espace et le temps. Un grand nombre d’espèces fictives est généré. La température est un facteur primordial contrôlant la physiologie de toutes les espèces vivant sur notre planète et les précipitations constituent une indication sur la disponibilité en eau, une variable tout aussi importante que la température pour les espèces terrestres. Chacune des millions d’espèces fictives créées interagit avec les facteurs climatiques et colonise progressivement le milieu terrestre et marin .
Au cours des simulations, les espèces s’organisent progressivement en communauté et la biodiversité, plus précisément ici le nombre d’espèces dans une région donnée, est reconstituée.
Le grand échiquier de la vie
La reconstitution des distributions de la biodiversité observée dans la nature survient parce que l’interaction niche-climat génère une contrainte mathématique sur le nombre d’espèces pouvant s’établir dans une région donnée. Bien qu’il reste une grande part de stochasticité sur le type et le nombre d’espèces pouvant s’établir dans une région, ce nombre ne peut dépasser un seuil théorique fixé par l’interaction niche-climat dans le modèle. Par exemple, peu d’espèces peuvent s’établir aux limites minimales et maximales des températures et des précipitations. Les pôles correspondent aux limites minimales des valeurs de températures et de précipitations , le nombre d’espèces pouvant s’établir est fondamentalement limité puisque deux espèces ayant la même niche ne peuvent coexister d’après le principe d’exclusion compétitive de Gausse.
La dimension climatique supplémentaire augmente fortement le nombre de niches bioclimatiques et ainsi le nombre d’espèces pouvant s’établir dans le milieu terrestre. L’ajout d’une dimension climatique supplémentaire, combiné à des variations géographiques plus prononcées en milieu terrestre, augmente la possibilité de spéciation, c’est-à-dire de création d’espèces, parce qu’un isolement reproductif est plus probable. Plus les espèces atteignent des tailles importantes, moins elles comportent d’individus, un patron de variabilité connu sous le nom de règle de Damuth .
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