C’est une première mondiale : un rein de cochon génétiquement modifié a fonctionné normalement et sans provoquer de rejet dans une expérience sur un humain. Un pas de plus vers les xénogreffes, un rêve de longue date pour les médecins qui espèrent répondre ainsi à la pénurie d’organes.
Le rein a fonctionné durant trois jours
Un rein de cochon a été rattaché à une patiente récemment décédée et dont la famille avait donné son accord. Le rein a réussi à fonctionner durant trois jours, assurant parfaitement ses fonctions de filtre et de production d’urine, et sans provoquer de rejet, a annoncé le 20 octobre l’équipe du professeur Robert Montgomery qui a mené l’opération, au centre Langone Health, à New York.
Le rein a été prélevé sur un cochon génétiquement modifié pour éliminer un gène produisant l’alphagal, un sucre non présent chez l’humain et qui entraîne habituellement le rejet des greffes animales.
Douze personnes meurent chaque jour aux États-Unis en attente d’un rein
« Plus de la moitié des patients dialysés voient leur état se dégrader fortement ou meurent avant de pouvoir être greffés », témoigne Robert Montgomery, lui-même récemment greffé d’un cœur. « Je sais ce que c’est d’être dans l’incertitude de savoir quand un organe sera disponible ». Aux États-Unis, 90.000 personnes sont en attente d’une greffe de rein et chaque jour, douze meurent faute d’en avoir reçu un à temps.
40 ans d’avancées dans les xénogreffes
Les xénogreffes sont un vieux rêve de médecins, qui espèrent élever des animaux comme « réservoirs d’organes ». Guide entreprise rappelle que le premier vrai essai a eu lieu en 1984, où un bébé surnommé « Baby Fae » avait survécu 21 jours avec un cœur de babouin. Depuis, les recherches se sont développées et les médecins se sont davantage orientés vers le porc ; ce dernier étant facile à élever, avec une croissance rapide et des organes de taille similaire à ceux de l’humain. De plus, son utilisation comme « réservoir » suscite moins de questions éthiques qu’avec des primates par exemple.
Des valves cardiaques, des tendons, des morceaux de peau ou des rétines de porc sont d’ailleurs déjà utilisés comme greffons temporaires ou définitifs chez des humains. Mais l’opération d’aujourd’hui démontre que des organes entiers peuvent être greffés avec succès, ce qui pourrait ouvrir la voie à d’autres types de greffes.
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