Depuis ses débuts en 2012, le natif de Brioude avait toujours joué la continuité, lové dans son cocon chambérien qu’il agrémentait chaque été du Tour de France ces huit dernières années. Presque un an plus tard, le Français au départ du Tour d’Espagne, samedi 14 août, a déjà validé son choix de changer de crémerie.

Découverte réussie du Giro

Sur le Giro, il avait terminé deuxième d’une étape pluvieuse derrière l’intouchable Egan Bernal, vainqueur final. Cinquième à l’aube du contre-la-montre de l’ultime étape, l’Auvergnat avait finalement glissé au septième rang, victime de ses lacunes dans l’effort solitaire sans pour autant exploser , signe qu’il avait les jambes pour tenir jusqu’au bout.

Impasse sur les JO

«On a de gros objectifs avec DSM qui nous attendent en fin de saison et ce n’était pas possible d’avoir un pic de forme à Tokyo avec ce programme-là», avait justifié Bardet, qui avait pourtant annoncé en début d’année renoncer au Tour en raison de la présence des Jeux à la suite. « Ce sont eux qui le paient», acquiesçait Thomas Voeckler, sans doute déçu de ne pas pouvoir compter sur Bardet avec un tel profil autour du Mont Fuji. Bardet n’était donc pas du voyage à Tokyo, mais la suite lui a donné raison. Lui qui ne comptait que sept victoires professionnelles dans sa carrière et ne s’était plus imposé depuis la Classic de l’Ardèche en 2018, a renoué avec les joies du succès lors du récent Tour de Burgos, le 5 août dernier.

Première victoire depuis trois ans

En solitaire, le grimpeur de l’Allier est allé dompter le Picon Blanco, un col hors-catégorie (que la Vuelta retrouvera d’ailleurs dès lundi), pour réparer une autre anomalie de son parcours : avec cette victoire, il a endossé pour la première fois un maillot de leader. Maillot qu’il a perdu deux jours plus tard, lors de l’ultime étape, en proie à des douleurs au dos consécutives à sa récente chute. «Dans la montée finale, j’ai souffert des effets de ma chute il y a deux jours, alors je me suis juste battu jusqu’à la ligne pour obtenir le meilleur résultat possible. » D’autant que la formation DSM sera plus déplumée de lieutenants de luxe qu’Ineos, Jumbo ou Bahrain-Merida, malgré la présence du prometteur Michael Storer, vainqueur du Tour de l’Ain fin juillet, et déjà très à l’aise aux côtés du Français sur le Tour d’Italie.

Un dos récalcitrant

Autant de concurrents à un top 5 que le Français va devoir affronter à partir du départ à Burgos, samedi, jusqu’à l’arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle. Deux villes qui bornent cette 76e édition du Tour d’Espagne, et qui seront les deux exercices chronométrés de cette édition. Le nouveau souffle espéré a bien eu lieu, et peut prendre une nouvelle dimension. Guide entreprise ne manquera pas de revenir sur cette course.