Santé et smartphone sont de plus en plus étroitement liés. Apple par exemple en fait un cheval de bataille et met en avant dans ses publicités la possibilité de mesurer son rythme cardiaque depuis sa montre connectée.

Si pour certains, cela relève encore du gadget pas très fiable, les développements sur ce technology accélèrent. En France, Quantiq, une jeune start-up française, a mis au point une technologie baptisée Cobox qui permet de mesurer les constantes via n’importe quelle capteur photo de smartphone.

Constantes médicales sur smartphone : fiabilité cruciale

Le résultat est donné en moins de 20 secondes après un temps de pause du patient de 10 à 30 secondes, quelle que soit la couleur de sa peau . Une seule prise de vue suffit. Les données recueillies depuis le smartphone sont transmises aux serveurs de Quantiq qui les traitent avec une dose d’intelligence artificielle et retournent les résultats vers le terminal. Son fondateur et PDG, Alain Habra s’est notamment associé avec Fabien Niel, un docteur en physique quantique de renom pour développer cette solution «en moins de deux ans», explique-t-il à BFM Business. Il ne s’agit pas de proposer une solution applicative grand public mais bien un outil pour les médecins.

Pénurie de matériel médical

Les cas d’usages sont multiples. «Notre cœur de cible, ce sont les acteurs de la santé digitale et notamment les spécialistes de la téléconsultation, de la médecine à domicile. Il y a 2 milliards de personnes dans le monde qui souffrent d’une maladie chronique et on peut les suivre avec ce type de solution», explique Alain Habra.

Le responsable rappelle que des solutions «hardware» connectées , existent pour la médecine à distance mais elles impliquent un coût important en matériel et exigent une bonne manipulation de la part du patient. Ce qui entraîne la possibilité de biais. Par ailleurs, leur disponibilité peut poser problème surtout actuellement avec la pénurie de composants.

«A l’image du manque de respirateurs en début de pandémie de Covid, le matériel médical est une denrée rare, chère et pas souvent disponible dans les moments et les lieux où l’on en a besoin», souligne la start-up. A l’inverse, l’usage du smartphone est maîtrisé, notamment le fait de se prendre en photo . Et Quantiq a prévu divers scénarios pour éviter les erreurs.

Télémédecine, gestion des urgences, déserts médicaux…

«Quand on prend une mesure, on donne des informations sur l’écran sur la qualité de la mesure si elle a mal été prise. On peut prendre en main le patient à distance. Et évidemment, on a développé des algorithmes de compensation et de correction d’erreur», poursuit le dirigeant. Par ailleurs, la solution pour le patient est bien moins coûteuse que la location d’équipements dédiés à domicile.

Alain Habra vise d’autres cas d’application comme «le tri aux urgences car c’est un vrai problème. On peut réduire le temps d’attente qui peut atteindre 4 heures pour 20% des patients et beaucoup n’ont pas besoin d’y être. On cible également les infirmiers et les infirmières à domicile, les Ephad car c’est compliqué de prendre les constantes de personnes âgées à mobilité réduite».