Le Fonds monétaire international a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB planétaire pour 2022 de 4,9% à 4,4%. L’activité aux Etats-Unis et en Chine devrait être beaucoup moins robuste que prévu. Dans ce contexte sanitaire dégradé, le Fonds monétaire international a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut pour 2022 à 4,4% contre 4,9% en octobre dernier, soit une baisse de 0,5 point.

A la recherche de la croissance pré-crise

Après une chute vertigineuse en 2020 , la croissance planétaire avait bien rebondi l’année dernière à 5,9%. Malgré les avancées de la vaccination, le prolongement de la crise sanitaire reporte sans cesse le retour à une trajectoire de croissance pré-crise. Gitah Gopinath laissera sa place dans quelques semaines au Français Pierre-Olivier Gourinchas aux manettes de la recherche macroéconomique à l’institution basée aux Etats-Unis.

Les nuages s’amoncellent désormais au-dessus de l’économie américaine. A cela s’ajoute la forte montée des prix à la consommation et ceux de la production. Le président de la Reserve fédérale américaine Jerome Powell a annoncé un resserrement de la politique monétaire après avoir injecté des milliards de dollars dans l’économie et des rachats importants de dette en début de crise sanitaire. Résultat, le FMI a fortement révisé à baisse ses prévisions de croissance à 4% contre 5,2% en octobre dernier.

La Chine en perte de vitesse

Quant au moteur de la croissance économique monde, l’économie chinoise devrait fortement marquer le pas en 2022. Après un pic à 8,1% en 2021, la croissance du PIB attendue est de 4,8% cette année contre 5,6% lors des projections d’automne dernier. «La réduction des dépenses dans le secteur de l’immobilier et le coup de frein plus prononcé que prévu de la consommation privée ont également limité les perspectives de croissance», ajoutent-ils.

L’Europe ralentit plus qu’anticipé

Les dernières tensions géopolitiques en Ukraine aux portes de l’Europe pourraient également porter un coup à l’activité dans les économies dépendantes du gaz russe.

La croissance sur le Vieux continent pourrait passer de 5,2% en 2021 à 3,9% en 2022 et 2,5% en 2023. Le FMI a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB pour cette année de 0,4 point par rapport à l’automne dernier. En France aussi, la croissance du PIB pourrait être moins robuste qu’attendu. Après une chute abyssale et un rebond en partie mécanique de 6,7% en 2021, la croissance devrait ralentir plus que prévu selon le FMI.

Les économistes basés à Washington tablent sur une croissance de 3,5% cette année contre 3,9% en octobre 2021. Là encore, la flambée des contaminations et la fièvre des prix de l’énergie ont assombri les chiffres de la croissance en fin d’année. L’Italie et l’Espagne ont également vu leurs chiffres de croissance revus à la baisse .

Une inflation persistante

Le rattrapage économique suite à la profonde récession de 2020 et la remontée des prix du pétrole et ceux des matières premières ont fait ressurgir le spectre de l’inflation aux Etats-Unis et dans les autres pays riches. Le Fonds monétaire international considère que «cette inflation élevée devrait persister plus longtemps que prévu par rapport aux prévisions d’octobre en raison de la désorganisation dans les chaînes d’approvisionnement et la poursuite de prix élevés dans l’énergie en 2022».