À la fin de septembre, le premier ministre, Jean Castex, avait annoncé « un bouclier tarifaire » sur l’énergie, avec notamment une limitation à 4% de l’augmentation des tarifs réglementés de l’électricité en 2022.

A trois mois environ de l’élection présidentielle, se montrant soucieux de protéger le pouvoir d’achat des Français au milieu de ces aspects aspect de l’économie française, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, annonce que l’Etat va contraindre EDF à vendre davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents.

« Pas de rattrapage en 2023 » selon le ministre de l’Economie

L’exécutif, qui avait déjà réduit au minimum la principale taxe sur l’électricité, va « mettre en œuvre une mesure complémentaire en augmentant de 20 térawattheures le volume d’électricité nucléaire vendu à prix réduit par EDF à ses concurrents, pour le faire passer à titre exceptionnel de 100 à 120 TWh », a annoncé le ministre dans un entretien publié sur le site du Parisien, jeudi 13 janvier. Le gouvernement veut ainsi tenir sa promesse de limiter à 4% la hausse de la facture d’électricité des Français en 2022, en pleine flambée des cours de l’énergie et de haute inflation. Mais Bruno Le Maire assure que « ce sont l’État et EDF qui supporteront le coût de cette mesure ».

EDF prend acte des mesures annoncées par le gouvernement

La Commission de régulation de l’énergie aura pour mission de surveiller que les fournisseurs d’électricité « répercuteront intégralement l’avantage retiré au bénéfice des consommateurs », ajoute le ministère. Cette mesure coûtera entre 7,7 milliards et 8,4 milliards d’euros à EDF, a estimé Bruno Le Maire. EDF a dit prendre acte des mesures annoncées par le gouvernement.

A la fin de septembre, le premier ministre, Jean Castex, avait annoncé « un bouclier tarifaire » sur l’énergie, avec notamment une limitation à 4 % de l’augmentation des tarifs réglementés de l’électricité en 2022. Les cours, dopés par la reprise économique mondiale, n’ont cessé d’augmenter depuis, mais le gouvernement n’est pas revenu sur sa parole.

Il envisageait depuis décembre de relever ce plafond de l’Arenh, l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique, pour que les fournisseurs disposent de plus d’électricité bon marché à prix fixe, quitte à augmenter légèrement le prix réglé à EDF.

Alors qu’elle est actuellement vendue à 42 euros par mégawattheure – au lieu de quelque 250 euros sur le marché actuellement – par EDF à ses concurrents, le gouvernement a « proposé de relever ce prix de vente de 42 à 46,2 euros/MWh, ce qui permet de réduire la facture pour EDF », a précisé Bruno Le Maire.

Le gouvernement avait déjà réduit au minimum la principale taxe sur l’électricité, en la faisant passer de 22,5 euros par mégawattheure à 50 centimes, « une décision qui représente une perte fiscale pour l’État de 8 milliards d’euros », a-t-il précisé.