Euphorie à la Bourse de Paris, où les records se sont enchaînés deux jours de suite. Porté par l’afflux de liquidités sur les marchés et l’amélioration de la situation sanitaire, le CAC 40 a battu, mardi 2 novembre, un record historique à la clôture en atteignant 6 927,03 points.

CAC 40 : une abondance de liquidités

Premier facteur : l’abondance d’argent disponible. «Il y a beaucoup d’épargne», explique aux rédacteurs de la rubrique Economie de Guide entreprise, Philippe Waechter, directeur de la recherche économique à la banque Ostrum Asset Management. Depuis le printemps 2020, l’argent coule en effet à flots sur les marchés financiers grâce aux mesures de soutien exceptionnel des banques centrales. Celles-ci ont injecté autour d’une centaine de milliards de dollars par mois dans l’économie depuis un an et demi.

Cette abondance de liquidités a permis aux indices boursiers de rattraper les pertes enregistrées. Alors qu’en mars 2020, le CAC 40 était tombé à 3 632,06 points au plus bas en séance, le 16 mars, il flirte désormais avec les 7 000 points.

Second facteur qui a poussé à la hausse la Bourse parisienne : la bonne performance, depuis le début de l’année, des valeurs du CAC 40 . Et notamment celles du luxe, qui pèsent plus d’un quart de la cote. Le géant mondial du luxe LVMH, qui représente à lui seul près de 15% de la capitalisation du CAC 40, a en effet pris 34% depuis le début de l’année et Hermès, 59%. L’Oréal, qui compte pour environ 10% du CAC 40, a bondi de 29%. Cela explique que le CAC 40 fasse un peu mieux depuis le début de l’année que les autres grandes places européennes ou américaines.

D’autres entreprises se font également remarquer par leurs bons résultats.

CAC 40 : des investisseurs plutôt rassurés par le rôle des banques centrales

Plus largement, fait valoir Philippe Waechter, «il y a un environnement favorable, avec des taux qui sont très bas. Et tout le monde a le sentiment que les banques centrales resteront très actives, quoi qu’il arrive». Selon lui, les banques centrales, et notamment la Banque centrale américaine, vont tenter de maîtriser l’inflation, qui était en septembre de 4,4% sur un an aux Etats-Unis, au plus haut depuis 1991.

«Les investisseurs ont désormais le sentiment que la Fed ne laissera pas l’inflation se développer, qu’elle veut la contrôler», commente-t-il. La Fed devrait en effet annoncer, mercredi, la réduction progressive de son soutien à l’économie, une mesure très attendue alors que l’inflation apparaît plus forte que prévu.

Les marchés ont ainsi une certaine visibilité. Même avis du côté de Jean-Patrice Prudhomme, directeur du pôle allocations et gestion chez Milleis Banque, cité par l’AFP : «On s’attend à ce que l’évolution des politiques monétaires soit très progressive et donc pas forcément pénalisante pour les marchés».