A Monza, le pilote français, qui ne disputera pas le championnat du monde l’an prochain, a réussi sa sortie. En dépit d’un palmarès exceptionnel, il n’égalera pas le record de neuf titres mondiaux de Sébastien Loeb.
Une page de l’histoire du sport automobile se tourne. En l’emportant à Monza avec panache, dimanche 21 novembre, Sébastien Ogier atteint son objectif : il décroche son huitième championnat du monde des rallyes f1.
« Ce scénario final, c’est le meilleur possible. Encore un souvenir inoubliable avec Julien Ingrassia, mon copilote », a déclaré après la course le Français, visiblement ému, avant d’ajouter : « On a réalisé beaucoup plus que ce dont on rêvait il y a quinze ans. Je suis fier de ce parcours et de faire partie de l’histoire d’un sport qui m’a fait rêver enfant».
WRC : Monza théâtre du dénouement, comme en 2020
L’histoire se répète puisque l’an dernier à la même époque, Sébastien Ogier avait déjà décroché le titre lors du dernier rendez-vous, à Monza, face au même Elfyn Evans. Une victoire qui lui a valu le surnom de « Schumacher des rallys ». Mais, si l’édition 2020 s’était disputée à huis clos en raison de la pandémie de Covid-19, le public était nombreux dimanche à Monza.
Entre 20 000 et 30 000 spectateurs garnissaient les gradins du célèbre circuit automobile, où Ferrari a écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de la Formule 1. Mélangeant des spéciales sur le circuit même, et d’autres organisées sur les routes montagneuses autour de Bergame, le rallye de Monza est une épreuve hybride, très particulière.
Sébastien Ogier : « Ma priorité, c’est mon fils »
Alors qu’il aura 38 ans dans quelques jours , le Gapençais ne pouvait rêver plus belle sortie avec ce huitième titre, lui qui a annoncé qu’il ne disputerait plus que quelques manches du championnat l’an prochain, dont le rallye Monte-Carlo, son épreuve fétiche, où il détient le record de victoires . Une décision mûrement réfléchie.
Avant Monza, il s’était confié au Monde : « J’ai pris ma décision depuis longtemps. J’ai toujours la même passion pour la course, mais ma priorité, c’est mon fils Tim, qui a cinq ans. Je préfère passer plus de temps avec lui plutôt que d’aller chercher un autre titre mondial».
A une longueur du record de Sébastien Loeb
Sébastien Ogier n’égalera donc pas le record de Sébastien Loeb, détenteur de neuf couronnes mondiales. Mais, contrairement à l’Alsacien, qui a remporté tous ses titres avec Citroën, le Haut-Alpin a été champion du monde avec trois écuries différentes , un exploit que seul le Finlandais Juha Kankkunen avait accompli dans les années 1980 et 1990 avec Peugeot, Lancia et Toyota.
D’un naturel discret, fuyant les mondanités, se méfiant des réseaux sociaux, Sébastien Ogier reste un mystère pour beaucoup. Il n’aura jamais la popularité de son aîné, malgré un palmarès exceptionnel . Ce qui ne l’empêche pas de dormir.
Hégémonie tricolore
Sa progression est fulgurante : le titre de champion du monde Junior à sa première tentative en 2008, et déjà un premier point en WRC, premier podium en 2009, première victoire en 2010. Citroën en fait le coéquipier de Sébastien Loeb, alors au sommet, dans l’idée d’assurer le titre constructeur. Le choc des ego est inévitable entre le taulier et le jeune loup. En fin de saison, ce dernier claque la porte de l’écurie aux chevrons, qui a accordé à Sébastien Loeb le statut de numéro un.
Sébastien Ogier devra attendre la retraite de son mentor pour accéder au Graal. C’est avec Volkswagen qu’il y parvient. L’Allemagne l’adopte d’autant plus facilement qu’il épouse Andrea Kaiser, présentatrice de la télévision allemande.
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