Mardi 23 janvier, l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) publiait son bilan annuel. Selon elle, les attributions de logements sociaux ont connu une baisse en un an alors que le volume de demandes a progressé.

Les attributions de logements sociaux en baisse mais les demandes en hausse en 2022

D’après le rapport publié par l’Ancols, agence chargée de contrôler et d’évaluer les organismes du logement social, les attributions des logements sociaux ont reculé de 4% en 2022 contre une hausse des demandes de 3%.

Une baisse de 4% des attributions de logements sociaux en 2022

Après un rattrapage post-Covid en 2021, le nombre d’attributions de logements a connu un recul en 2022. D’après le bilan annuel de l’Ancols, près de 420 000 attributions ont été recensées l’année dernière, soit -4% par rapport à l’année précédente et -7% en 2019. Les demandes d’attributions augmentant de 3% en parallèle, le taux d’attribution à 12,3% en 2021 est passé à 11,4% en 2022. Ce nombre d’attributions s’inscrit « dans une tendance de baisse graduelle d’attributions », a commenté lors d’un point de presse Baptiste Prestel, directeur des statistiques. Le nombre de demandes actives « au moins un jour dans l’année » a dépassé 3,6 millions en 2022. Cette baisse des attributions touche davantage les ménages en mobilité interne (-9%, contre -4% en moyenne) que les locataires du privé (-2%).

Les délais d’attente se rallongent

Dans son rapport annuel, l’Ancols a également relevé que les délais d’attente avant qu’une demande n’aboutisse ont continué à s’allonger. Ils sont allés jusqu’à 520 jours, soit 16 jours de plus sur un an. Si la durée d’attente est en moyenne inférieure à 500 jours pour les familles monoparentales, le temps d’attente est plus long pour les couples avec enfants et augmente fortement en fonction du nombre d’enfants à charge. Cela jusqu’à atteindre 871 jours pour les couples avec 3 enfants ou plus à charge. Si le volume d’attribution en général a reculé, celui des agents de l’Etat a augmenté (+28%) ainsi que celui des étudiants et apprentis (+6%). Les chômeurs sont, quant à eux, les ménages les plus touchés par la baisse des attributions (-20%).

Hausse des attributions en zone tendue

Toujours d’après le bilan de l’Ancols, les attributions de logements dans la zone Abis (la plus tendue : Paris, proche banlieue et seconde couronne de l’ouest parisien) ont augmenté à 31 000. Ce chiffre n’avait jamais été atteint entre 2018 et 2020. Par contre, les attributions sont plus faibles en Ile-de-France, Lyon ainsi que sur les arcs méditerranéen et atlantique. Les taux d’attributions y sont inférieurs à 11%.  Par ailleurs, le nombre d’attributions pour les ménages « Dalo » (droit au logement opposable), reconnus comme prioritaires a atteint 24 500. « Un chiffre record » selon l’institution qui résulte de la hausse du nombre de demandeurs reconnus Dalo, alors que le taux d’attribution les concernant est en légère baisse pour se situer à 26,3%. Les attributaires de logement sociaux proviennent surtout du parc social (27%), du parc privé (25%) et d’un hébergement chez un proche (27%).